Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Conversion – pénitence – action : Carême 2021

L’entrée en Carême

Si la covid-19, avec ses variants, arrive à arrêter beaucoup de choses et d’évènements, il y a un point sur lequel elle n’a aucune emprise : le temps et donc aussi le Temps de l’Église. Ainsi, ce 17 février, toute notre Église catholique romaine entre en Carême. Entrée qui ne passe pas inaperçue avec le Mercredi des Cendres. Si des messes seront célébrées dans certaines paroisses, d’autres vont mettre en œuvre une liturgie avec petite assemblée ou même des parcours où cheminer seul ou en famille.

Si, cette année, nous n’aurons pas le geste traditionnel de la signation avec les cendres sur le front, nous aurons la tête soupoudrée avec les cendres. L’idée est la même : reprendre un geste biblique de l’ancien Testament, de « se couvrir de cendre [1] » faute de « s’asseoir sur la cendre », les deux gestes étant posés « en signe de pénitence ». À la suite de la prédication de Jonas, le roi de Ninive « s’assoit sur la cendre » (Jonas 3, 6). En 2 Samuel 13,19, Tamar « prend de la cendre et s’en couvre la tête ». Le rite peut être un rite de pénitence mais aussi un rite de souffrance devant ce que l’on a vécu. Les cendres sont en principe les cendres des rameaux de l’année précédente qui ont été brûlés.

Un temps de conversion :

En recevant ces cendres, nous recevons aussi une parole : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile » (Marc 1, 15) ou « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (Genèse 3, 19). Même si les cendres sont imposées sur le front ou la tête qui est le siège de l’intelligence et de la pensée, c’est aussi le cœur qui est visé. Le cœur compris en son sens métaphorique où il ne vise pas exclusivement la vie affective de l’homme mais aussi la source des diverses manifestations de l’homme : le lieu caché (par opposition au visage), la source des pensées intellectuelles comme nous le rappelle ce verset du livre de l’Ecclésiastique (7,5) : « il leur donna un cœur pour penser », de la foi, de la compréhension, de la conscience morale, … et de la rencontre avec Dieu qui, seul, l’atteint.

Les paroles que le célébrant prononce invitent le croyant à se rappeler sa fragilité, à s’interroger sur sa destinée, à se convertir, c’est-à-dire à remettre sa vie en conformité avec l’Evangile. N’est-ce pas tout l’enjeu du Carême ? C’est ce que nous rappelle la première lecture du Mercredi des Cendres (Joël 2, 13) : « Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment ». Pour sa part, saint Paul invite le croyant « au nom du Christ, […], à se laisser réconcilier avec Dieu, à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu ».

Un temps de pénitence :

Le psaume 50, chanté lors de la célébration, exprime la démarche pénitentielle qui va marquer tout le Carême.

Tout d’abord, il révèle l’attitude de Dieu : « ton amour », « ta grande miséricorde » … puis l’attitude de l’homme : « je connais mon péché », « ma faute », « mon offense ».

On peut noter ensuite les demandes exprimées par la prière du pécheur : « efface mon péché », « lave-moi », « purifie-moi », « crée en moi », « renouvelle et raffermis », « ne me chasse pas », « ne reprends pas », « rends-moi », « ouvre mes lèvres ». Enfin, le pardon et la miséricorde de Dieu ouvrent un avenir : « ma bouche publiera ta louange ». Il s’agit bien de « vivre de la vie nouvelle à l’image de ton Fils ressuscité » (extrait d’une prière avant le rite de l’imposition des Cendres.

Un temps d’action :

L’évangile du jour, Matthieu (6,1-6.16-18), nous guide pour vivre cette vie nouvelle avec trois mots très, trop connus : la prière, le jeûne et l’aumône ou le partage. La pandémie, qui nous accable depuis près d’un an, peut être vue comme une opportunité pour mettre en œuvre ces trois mots.

Et si, cette année, notre prière était pour les malades de la covid, les soignants, les chercheurs, les familles endeuillées et les personnes qui ont perdu ou perdent leur emploi, sans oublier les habitants des pays pauvres encore plus touchés que nous par la pandémie, les prêtres, les diacres et tous les baptisés privés de leur assemblée dominicale.

Et si nous jeûnions sérieusement de toute nourriture non essentielle, de pensées pessimistes, de critiques destructives, du temps passé sur internet, du non-respect des gestes barrières, de la santé et de la vie des autres.

Enfin, si nous faisions l’aumône de notre temps en téléphonant ou écrivant à nos voisins, nos connaissances isolés par l’épidémie, de notre surplus en le partageant, de notre joie de vivre, de nos idées positives, de notre vie à l’image du Christ ressuscité.

Beau temps de Carême !

Service de la Liturgie

[1] Cet article est en partie extrait de Dominique Cadet, ancien membre du SNPLS et Déléguée PLS du diocèse de Langres, in Mercredi des Cendres, entrée en Carême | Liturgie & Sacrements (catholique.fr) consulté le 16 février 2021.


Illustration : Wikimedia