Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Lancement de l’UP de Beauvechain – 25 oct 2015

Jésus passe dans Jéricho… Mais Jésus continue de passer dans nos vies ! Et depuis cette rencontre avec l’aveugle Bartimée, il continue à appeler à lui… Alors ‘ouvrons les yeux’ sur lui : qui est-il donc celui qui ce matin passe ici entre nous et nous appelle à lui ?

Il continue d’être pour nous l’envoyé de ce Dieu dont nous a parlé le prophète Jérémie. Jérémie s’adresse aux populations juives qui ont été déportées à Ninive. Il leur adresse ce message d’espérance qui se réalisera peu après : « Dieu n’abandonnera pas son peuple. Le jour vient où nous rentrerons de cet exil ». Ressuscité, Jésus l’a dit aussi à ses disciples : « Moi je serai avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ! »

Celui qui nous appelle à lui ce matin nous redit que même si nous vivons des moments difficiles, même si nous nous sentons comme en exil, même si notre cœur est dans la nuit, même si nous sommes tentés de baisser les bras, de douter, de mettre le Seigneur en exil… lui, il ne nous abandonnera jamais. En cette eucharistie, il vient nous redire sa proximité. C’est ce qu’annonçait Jérémie : « Moi dit, le Seigneur, je suis comme un père très aimant. Et je vais vous aider à vous remettre en route : comme ce peuple de Dieu en marche, où on retrouve des aveugles, des boiteux… moi je vous conduirai vers des cours d’eau où vous pourrez être désaltérés ». Le Seigneur vient nous prendre chacun par la main, et nous conduire vers les sources qui peuvent en nous relancer la vie, l’espérance. Et la source plus grande de vie qu’il nous offre : c’est cet amour de Père qui dépasse tout, qui se donne et pardonne toujours, qui que nous soyons et où que nous en soyons.

Qui est-il ce Jésus qui passe dans notre vie et nous appelle à lui ce matin ? Il est aussi comme ce grand-prêtre dont nous parlait la lettre aux Hébreux. Le grand-prêtre était chargé de relier Dieu et les hommes. C’est ce que fait le Christ : il nous relie à Dieu et il vient nous dire que Dieu est relié à nous. Et que nous sommes reliés à lui avec tout ce qui fait notre vie, tout ce qui fait notre humanité, y compris nos faiblesses, et nos erreurs. La lettre aux Hébreux nous le dit : Lui, « il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement ». Jésus, plus que tous les grands-prêtres de la terre, il a vécu en profondeur ce qui fait nos vies d’hommes et de femmes, il est venu partager nos peines et nos joies ; il a toujours voulu se faire proche de ceux qui étaient égarés, qui se sentaient perdus, pauvres ou fragiles.

Et il continue de le faire : il nous appelle à lui comme il a appelé à lui Bartimée, l’aveugle, le mendiant, assis, découragé peut-être, à l’écart, sur le bord du chemin. Le pape nous a invités à vivre à partir du 8 décembre une année sainte, une sorte de grande retraite en Eglise, pour approfondir ce grand mystère de la miséricorde de Dieu. Ce Dieu dont le cœur se serre, se remplit d’émotion devant chacun et chacune de nous, y compris dans nos fautes et nos égarements. Mais il ne se contente pas de s’émouvoir : en se faisant proche, en nous aimant, il nous permet de nous remettre en route comme va le faire Bartimée : il se met à suivre Jésus, il prend le chemin de Jésus. Car aimé, appelé, mis en confiance par le regard du Christ sur lui, il voit plus clairement que jamais, que le chemin de Jésus c’est un chemin de vie, un chemin d’espérance, un chemin qui va mettre de la lumière et de la joie dans sa vie.

Vous me direz… : et qu’est-ce que cela vient faire avec ce moment où nous sommes invités à former une Unité pastorale ? Si je peux résumer, je dirais : c’est pour permettre à Jésus de pouvoir davantage, à travers nous, appeler à lui ceux qui sont comme Bartimée : ceux qui, autour de nous, n’y voient pas toujours clair dans leur vie ou dans leur foi, ou qui sont assis au bord du chemin, ou qui attendent qu’on leur dise à eux aussi : « Confiance ! » -« Lève-toi » – « Toi aussi Jésus t’appelle », avec toute sa bonté, avec tout son désir de toi.
Vos six paroisses restent des paroisses, signe du Christ au milieu de vos villages pour être proche des réalités qui s’y vivent, proches de ceux qui cherchent un sens à leur vie, proches de ceux qui sont malades, éprouvés, ou au contraire dans la joie d’une naissance, d’une réussite, d’une retrouvaille.

Mais vous allez unir vos forces dans une série d’initiatives qui demandent plus de collaboration entre vous, notamment – vous en avez décidé ainsi, dans quatre domaines.

D’abord dans la catéchèse : pour travailler ensemble à ce renouveau de la catéchèse des enfants qui se met en route de tout côté dans le Brabant wallon. C’est faire ensemble ce que font les disciples qui entourent Bartimée : c’est permettre aux enfants, à leur famille, à leurs parents de s’approcher du Christ, de découvrir qui est ce Dieu qui nous appelle à lui. C’est pour mieux leur faire vivre des rencontres, des célébrations belles, bien organisées, qui pourront leur donner le goût à eux aussi de se mettre sur le chemin de Jésus.

De même, vous allez collaborer ensemble pour voir comment donner aux jeunes un espace commun pour grandir dans la foi et continuer de se laisser appeler, comme jeunes, par Jésus. Et pour cela mettre en commun toute la créativité que cela demande.

De temps en temps, vous allez célébrer ensemble des moments-forts où on va se laisser toucher ensemble par ce Dieu qui est fidélité, miséricorde, encouragement pour nos vies et nos communautés.

Vous avez décidé aussi de travailler ensemble à une meilleure information, à une meilleure communication entre vous. Et la communication, c’est ce qui construit aussi la communion, une plus grande fraternité. Et c’est un témoignage essentiel pour conduire à Dieu et à la foi : qu’autour de vous on sente que vous voulez vivre entre vous, entre paroisses, entre prêtres, diacre et baptisés, une vraie fraternité, une communion où on s’entraide, se concerte, on se soutient mutuellement.

C’est, bien sûr, une aventure nouvelle, où il faudra apprendre les uns des autres, où il faudra beaucoup dialoguer, parfois se pardonner. Il faudra aussi peut-être abandonner comme Bartimée les manteaux qui nous empêcheraient de bondir et d’aller de l’avant ! Il faudra nous rappeler – comme dit la Lettre aux Hébreux – qu’une telle mission, on ne se « l’attribue pas à soi-même mais qu’on y est appelé par Dieu ».

Demandons joyeusement au Seigneur de nous donner son Souffle pour inventer comment ensemble suivre ses chemins et comment être davantage témoin de lui. Aussi, je vous le dis à chacun de vous, et au nom du Seigneur : « Confiance, lève-toi : ce matin, tous, il nous appelle »

+ Jean-Luc Hudsyn


30ème dimanche B