Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Écouter le monde pour évangéliser

Écho de la Journée de formation pastorale interdiocésaine

à LLN le 2 février 2023

 

La 28ème journée de formation pastorale, à l’intention des différents diocèses et vicariats de Belgique francophone et du Grand-Duché du Luxembourg, s’est tenue le jeudi 2 février dernier, à l’Université catholique à Louvain-La Neuve. Aux côtés des évêques de Tournai, Guy Harpigny, de Liège, Jean-Pierre Delville et de l’évêque auxiliaire du Brabant wallon, Jean-Luc Hudsyn, de nombreux prêtres, religieux et religieuses, et bien d’autres personnes travaillant dans l’Église ont participé à cette journée pastorale aux multiples apports.

L’intitulé Discerner des lieux favorables pour l’Évangile était en soi très passionnant. Passionnantes ont été également les différentes communications prévues pour cette 28ème journée de formation pastorale. Venus des diocèses et vicariats francophones de Belgique et du Luxembourg, les participants ont eu droit à une matinée répartie en communications à visée biblique, sociologique, théologique et associative.

Dieu seul connaît le temps

Intervenant en premier, le professeur Régis Burnet a exploré les différentes compréhensions du mot kairos, le temps. Si, chez les Grecs, le temps est perçu de façon circulaire, le temps kronos, signifie aussi le temps qui passe appréhendé par l’être humain à travers ses outils. Dans la perspective d’une Église qui, depuis Vatican II, met avant le concept de « signes des temps », le temps chrétien se comprend à partir de la venue du Christ qui bouleverse le temps. Dès lors les chrétiens vivent entre deux temps : le temps de la venue du Christ et celui de son retour à la fin des temps.

Il s’agit donc de vivre dans une vigilance qui donne de rester en attente. C’est le sens évangélique de la parole de Jésus : Mon Royaume n’est pas de ce monde (Jn 18, 36) et ce même Royaume est parmi vous ou au dedans de vous (Luc 17,21). Pour l’intervenant, dès l’instant où seul Dieu est vrai connaisseur du « temps », une retenue s’impose devant tous ceux qui prétendent maîtriser les « signes des temps ».

Dialoguer avec le monde

Pour Charles Delhez, une exigence s’impose à l’Église et à toute initiative d’évangélisation. Pour lui, l’histoire de l’Église ne cesse de se déployer. Entre le temps de sa naissance jusqu’aux différentes crises sociétales et internes vécues, l’Église est invitée à scruter le temps, l’époque, avec ses traits majeurs. Elle est sommée de comprendre, d’analyser et d’envisager l’évangélisation en fonction des hommes et femmes d’aujourd’hui. À ce titre, a poursuivi le jésuite, il s’agit d’entrer en dialogue avec le monde et vivre notre Église en « réseaux, en communautés affinitaires » tout en créant des lieux de service à la société sans trop de contenus religieux.

Cette attention vis-à-vis du monde, de la réalité sociale en mouvement a constitué le fil rouge de la troisième intervention de la matinée, menée par Geoffrey Legrand. Ce théologien a situé son propos dans la perspective de Paul Tillich. Pour celui-ci, le kairos, le moment favorable, est actualisable dès l’instant où le chrétien reste également attentif aux signes des temps que sont toutes les mutations de l’histoire porteuses de sens. À ce titre, la méthodologie de l’apostolat catholique, initiée par le cardinal Cardjin, est d’une grande utilité. Voir, juger et agir deviennent les instances où se forgent les bases d’un sérieux travail d’évangélisation ou de proposition de la foi.

Des chemins contemporains

Les interventions de l’après-midi ont illustré cette nécessaire proximité avec le monde en mutation. Le père Xavier de Bénazé, avec le Campus de la Transition, Dominique Janthial et Véronique Pochet, de l’équipe Emouna et Axelle Fischer d’Entraide & Fraternité et Action Vivre Ensemble, ont dessiné les chemins que peut emprunter une évangélisation dans le monde de notre temps.

Alfred Malanda

Quelques instantanés durant la journée