Ce mardi 22 mars, une trentaine d’animateurs pastoraux (AP) du vicariat du Brabant wallon se sont retrouvés à l’église Saint-Rémi d’Ittre pour leur récollection annuelle.
Très gentiment accueillis par les paroissiens qui leur servent café et biscuits, puis lancés par un chant, la lecture de l’évangile du « jeune homme riche », les consignes et un caillou en poche, ils partent en binôme sur les chemins vers Haut-Ittre, par un soleil éclatant et qui chauffe déjà bien !
Une matinée de marche et de réflexion
Au programme de la marche, un temps de silence pour réfléchir à la question :
Comme le jeune homme riche qui ne reste pas seul avec sa question et vient la poser à Jésus,
pour ma part, quelle est la question que je me pose,
la préoccupation qui me travaille dans ma mission d’AP actuellement ?
À tour de rôle, chacun partage sa question à son compagnon de route : l’un présente la situation et l’autre écoute simplement avec le cœur, en faisant attention à se mettre au rythme de la marche de la personne qui parle.
Première étape : l’église Saint-Laurent de Haut-Ittre, où le Saint-Sacrement est exposé, et devant lequel ceux qui le souhaitent peuvent allumer un lumignon. C’est aussi le moment de présenter au Seigneur sa propre question et celle de son compagnon de route.
Les binômes reprennent le chemin vers Bois-Seigneur-Isaac cette fois. Tout en marchant, ils échangent sur leurs deux questions, à la lumière de ce que chacun a reçu pendant le temps de prière.
À l’arrivée à l’église du monastère, les participants sont invités à déposer leur caillou, symbolisant leur question, dans un panier (qui sera présenté au moment des offrandes, lors de la messe) ; puis, par groupes de cinq, ils répondent à deux questions :
- comment est-ce que je me sens au terme du cheminement vécu dans la matinée ?
- qu’est-ce que l’expérience de ce matin m’inspire pour ma mission d’AP ?
Un bon repas leur est ensuite servi dans le grand et beau réfectoire… et la vaisselle suit ;-).
Exposé du cardinal Jozef De Kesel
Quelques instants au soleil permettent ensuite à de nouveaux groupes de repérer des mots et des idées qu’ils souhaitent mettre en application désormais dans leur travail d’AP, dans les Unités pastorales ou dans leur service vicarial.
Ils présentent ces mots à notre archevêque, le cardinal Jozef De Kesel, qui les commente et les développe dans son exposé, citant abondamment le futur saint Charles de Foucauld. Il nous rappelle quatre attitudes synodales :
- Croire à l’ouverture face aux attitudes des autres ; demander la grâce du doute, ne pas être sûr de soi-même ; rester ouvert aux surprises de l’Esprit Saint.
- Avoir l’audace et la liberté de parler, ne pas avoir peur de prendre sa place pour dire ce que l’on pense. Mais ne pas parler à la légère. Parler pour le bien de l’Église, de façon responsable.
- L’écoute, peut-être le plus important, car il dit : « Je suis prêt à regarder à partir du point de vue de l’autre ». Comme nous l’inspire Charles de Foucauld : être intéressé par ce que l’autre me dit, ce qui est une forme de charité.
- L’intériorité : être à l’écoute de la parole de Dieu pour discerner ce qu’Il nous dit.
Charles de Foucauld a compris qu’il est possible d’annoncer l’Évangile si l’on partage la vie des gens. Il a appris la langue et la culture des Touaregs, manifestant ainsi son intérêt pour ses interlocuteurs. Pour le frère universel, la relation, en tant que telle, est témoignage : cela nous enseigne que nous ne devons jamais avoir « d’agenda caché », même pas pastoral !
Charles de Foucauld encore nous rappelle que nous sommes là pour comprendre et aimer nos frères, pas pour les convertir. Mon apostolat doit être celui de la bonté ! Enfin, Mgr De Kesel nous rappelle que la synodalité n’est pas seulement une méthode ou le contenu du Synode, mais bien une manière de vivre.
L’eucharistie
Dernier temps fort de cette journée : l’eucharistie célébrée dans la chapelle Saint-Charbel. Dans son homélie, notre archevêque commente la parabole de l’évangile du jour (Mt 18,21-35), en nous rappelant que le Christ lui-même a, avant tout, cherché à rencontrer chaque personne quelle qu’elle soit, il n’a pas eu peur des lépreux, ni des prostituées, ni de Zachée… pas pour les convertir, mais pour les écouter les aider.
Merci, Monsieur le Cardinal !
Voici les commentaires d’une participante :
Cette journée nous a fait énormément de bien ; écouter une seule personne et être écoutée par une seule personne, aller au fond des choses, c’était tellement agréable ! C’est ça l’Église que nous souhaitons être, cette Église qui écoute et qui s’intéresse à l’autre. J’ai l’impression que si nos contemporains rencontrent des personnes qui ont cette attitude d’écoute non-prosélyte, de respect de la différence, de la recherche de l’enrichissement mutuel, ils vont être touchés et pourront dire : elle est chouette cette personne-là ! Je suis persuadée que ça marche ! Ce serait vraiment bien de nous retrouver au moins une fois par an, comme aujourd’hui, en « inter-services », pour chercher et trouver ensemble les réponses à une question pastorale qui se pose à nous. C’est utile qu’une personne extérieure à notre pastorale (à qui nous sommes obligés d’expliquer) nous écoute et nous éclaire !
Merci au Service de la Formation pour cette très belle et très nourrissante journée !