Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Un « aujourd’hui » de la Parole de Dieu : l’homélie (1)

L’article qui suit vient nourrir notre désir de mieux comprendre, écrire une homélie. Le père Claude Tassin, homéliaste depuis de nombreuses années, a accepté que soit reproduit ici son article sur l’homélie paru dans la revue Feu Nouveau (65/2).

Nous vous souhaitons une bonne lecture !

Le service de la Liturgie

 

Un « aujourd’hui » de la parole de Dieu : l’homélie

 

Ces réflexions sur la pratique de l’homélie se nourrissent de ma tâche d’homéliaste, de l’écoute des homélies de mes homologues et des réactions d’auditeurs de tout bord. Le tout a pour base cette phrase, riche de sa concision : « L’homélie fait partie de l’action liturgique » (Présentation générale du Missel romain – abréviation : PGMR).

Cet énoncé inspire une double broderie.
1) Une liturgie de la Parole sans homélie aurait l’air d’une liturgie eucharistique sans distribution des hosties.
2) Le ministre qui distribue la communion a-t-il les ongles mal taillés ? Je reçois pourtant de sa main le corps du Christ. De même, l’homéliaste est-il un piètre communiquant ? Je reçois pourtant de sa bouche la parole de Dieu.

Quatre questions retiennent ici l’attention :

quel sens donner à « l’aujourd’hui » de la parole de Dieu ?

Comment passer « de la cuisine à la salle à manger », de la préparation de l’homélie au discours ?

Quels ingrédients rendent l’homélie plus digeste ?

Qui « fait » l’homélie ?

 

L’aujourd’hui de l’Écriture

Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles cette Écriture (Lc 4,21).

Commençant par Moïse et par tous les prophètes, il interpréta pour eux, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait (Lc 24,27).

Les auditeurs furent touchés au cœur, ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : « Frères, que devons-nous faire ? » (Ac 2,37).

« Aujourd’hui »

L’homélie n’est pas une leçon de catéchisme ou de théologie, même si elle implique un terreau théologique sain. Elle part d’un regard porté sur la vie présente de l’assemblée, en ses dimensions sociales ou familiales, ou politiques, ou psychologiques. Ces expériences ne sont pas un simple « point d’accrochage » visant à attirer l’attention, mais l’objet même du discours : comment découvrir à la fois « l’accomplissement » des Écritures dans le monde actuel, selon ce qu’on appelle – sans forcément donner à ces termes un sens grammatical – « l’indicatif », et en quoi pourrait progresser cet accomplissement, selon ce qu’on appelle « l’impératif ». Faute de cette articulation, on arrive à ce cul-de-sac : « la vie, c’est comme ça ; mais l’Évangile, ce n’est pas comme ça. »

« Ce qui le concernait », lui, le Christ

L’homélie a pour centre le Christ aujourd’hui vivant : ses gestes et ses paroles, sa passion et sa résurrection sont d’actualité (indicatif) et toujours en demande d’accomplissement (impératif). L’homélie n’est pas une leçon de morale, même si elle implique des suggestions pratiques. L’homéliaste s’oblige périodiquement, en privé, à cette question : « Est-ce que je dirais la même chose si je commentais un autre texte biblique que celui-là ? Est-ce que je ramène trop souvent mes “dadas” ? » Au fond, l’homélie enchaîne, pas forcément dans une succession verbale, ces trois éléments :

– Une expérience d’aujourd’hui

– La parole de Dieu révélée dans le Christ

– L’expérience d’aujourd’hui à la lumière de cette Parole.

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