
Mgr Hudsyn était à l’église Saint-François à Louvain-la-Neuve pour la vigile pascale. Il a célébré le baptême de deux adultes et d’un petit enfant (le fils d’une des baptisées). Voici son homélie :
Sœurs et frères,
Un grand feu nous a rassemblés… Nous avons suivi dans la pénombre cette flamme dont la lumière s’est propagée parmi nous. Nous avons chanté le Ressuscité, splendeur du Père !
Puis nous avons suivi le conseil de ces messagers rencontrés par les femmes au tombeau. Ils leur avaient dit : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit ». C’est ce que nous avons fait. Nous avons ouvert le livre des Ecritures. Nous avons parcouru ces grandes pages de la Parole de Dieu. Nous nous sommes rappelé cette promesse que Dieu n’a cessé de nous partager à travers ses prophètes : que s’il avait créé la vie, que s’il nous avait donné la vie, ce n’est pas pour que tout cela sombre tôt ou tard dans le néant. Sa promesse, c’est que nous ne venons pas du néant pour retourner au néant.
Sa promesse, hier, le Christ en croix nous l’a manifestée : il a aimé jusqu’au bout, il a pardonné à tous, il n’a condamné personne, il n’a abandonné ni Dieu son Père, ni ses disciples pourtant si faibles, si fragiles. Sa promesse quelle est-elle ? C’est qu’aimer ainsi, vivre avec cette qualité de vie qui fut la sienne, se laisser attirer par lui, il n’y a que cela qui compte : c’est construire de l’éternel ; cela ne passera jamais et traversera la mort. Voilà notre espérance : Dieu nous a aimés de toute éternité, et cet amour il nous le donnera pour toujours. Cet amour il nous le donne en abondance en espérant que cela pourra déborder de nos mains et de nos cœurs et que nous nous mettrons nous aussi à vivre à la suite du Ressuscité : en donnant, en partageant, en vivant proches les uns des autres, avec cette miséricorde, cette solidarité aussi, qui seuls finalement peuvent relever la vie, qui seuls peuvent remettre les cœurs éprouvés en route, qui peuvent re-susciter la vie.
S. Paul nous a parlé alors de notre baptême. De cette plongée dans l’amour de Dieu qui change la vie. Ce baptême qui désire faire de nous des femmes et des hommes nouveaux : décidés à marcher, libres, à la suite du Christ, et de façon décidée. Être – comme dit Paul – des « vivants pour Dieu en Jésus-Christ »…
C’est ce choix-là qu’ont fait deux de nos sœurs. Elles ont eu, comme les femmes de l’évangile, des anges qui ont croisé leur route, des porteurs d’une bonne nouvelle… et les voici ce soir demandant le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Elles le font en communion avec la vingtaine d’adultes qui ce soir seront également baptisés en Brabant wallon. Nous les entourons et sommes aussi en communion avec des milliers de baptisés qui seront baptisés cette nuit aux quatre coins de l’Eglise universelle.
Notre Eglise est en souffrance ces derniers temps, c’est vrai. Cela n’a pas arrêté ces catéchumènes. J’étais très touché en les rencontrant de les entendre me dire : « Nous nous sommes mis à la suite du Christ, et à notre grande surprise, il nous a fait ce cadeau : nous avons reçu de lui comme une nouvelle famille ». Je rends grâce pour ceux et celles qui accompagnent ces catéchumènes, pour ses communautés paroissiales qui attirent et éveillent au Christ. Pas par leur perfection, mais parce que, malgré leurs faiblesses, elles cherchent envers et contre tout à vivre du Christ, à être accueillantes, aimantes, hospitalières à plus large qu’elles. Ce n’est qu’ainsi qu’on donne le goût de Dieu !
Ce soir, ces nouveaux baptisés sont pour nous comme ces anges qui nous manifestent que le Christ est ressuscité, qu’il est Vivant aujourd’hui : qu’Il continue de parler au cœur d’hommes et de femmes sensibles à sa Parole, bouleversés par son amour si grand.
« Nul n’aime en vain » nous dit la Résurrection. Et moi « je serai toujours avec vous », nous dit le Seigneur. Ce soir, réjouissons-nous de cette promesse, et protégeons cette flamme de son amour allumée, réallumée en nous par le Ressuscité.
+ Jean-Luc Hudsyn