Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Seul le dialogue ouvrira le chemin de la paix

Homélie du cardinal Jozef De Kesel,
lors de la Messe pour la Paix, ce dimanche 13 mars à Bruxelles

En cliquant sur la photo, vous arriverez à la galerie Flickr (© Catho-Bruxelles).

Chers frères et sœurs, il y a deux ans nous avons été confrontés à une pandémie dont on commence seulement maintenant de sortir. On savait que cela existait. Mais pas chez nous. Depuis plus de deux semaines, nous sommes à nouveau confrontés à quelque chose dont on pensait que cela ne pouvait plus arriver chez nous. Après la deuxième guerre mondiale, tous étaient d’accord pour dire : jamais plus ! Et voilà que ça recommence. Comment est-ce possible ?

Ja, vrienden, je waant je in een vorige eeuw. Hoe is zoiets mogelijk? Na de twee grote oorlogen in de vorige eeuw hebben we op ons Europese continent gedurende meer dan 70 jaar de vrede kunnen behouden. Zeker, er zijn nog zware conflicten en bloedige strijd geweest. Er waren ook de terroristische aanslagen. Sommigen spraken van een botsing van beschavingen. Maar deze keer komt de bedreiging van een groot land en dan nog wel van zo hoge christelijke oorsprong en traditie. Dubbel pijnlijk omdat het geloof hier gebruikt en geïnstrumentaliseerd wordt voor doeleinden die zo tegengesteld zijn aan wat het evangelie ten diepste toe vraagt. Oui, cette fois-ci la menace vient d’un pays et d’une puissance de grande et haute tradition chrétienne. Doublement douloureux puisque notre foi chrétienne est utilisée et instrumentalisée pour des objectifs qui lui sont non seulement étrangers mais vraiment contraires.

Eens heeft Jezus aan zijn leerlingen gezegd : “Gij weet dat de heersers der volkeren met ijzeren vuist regeren en dat de groten misbruik maken van hun macht. Dit mag bij u niet het geval zijn.” Het wordt hier door Jezus zo eenvoudig gezegd en ook zo waar. Hoe accuraat de historische en politieke analyses die nu gemaakt worden ook mogen zijn een hoezeer ze ons helpen enigszins te begrijpen wat er gebeurt, toch gaat het in laatste instantie inderdaad daar over: de begeerte naar macht en rijkdom en de vrees om die te verliezen. Oui, ce que Jésus dit est si simple mais aussi si vrai. Car à travers toutes les analyses historiques et politiques, aussi fines qu’elles soient et qui nous aident à comprendre, c’est de cela qu’il s’agit en dernière analyse : le désir de pouvoir et la peur de le perdre. Cette reconquête nostalgique d’un passé soi-disant glorieux, qui est à l’origine de tant d’injustice et finalement de la guerre avec toutes ses atrocités.

Dimanche passé, premier dimanche du carême, nous avons écouté le récit de la tentation. « Je te donnerai tout ce pouvoir, dit le démon, si tu te prosternes devant moi ». Mais Jésus n’entre pas en tentation. Il résiste. Lui, de condition divine, n’a pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu. Il est devenu le serviteur. Dans le récit de la transfiguration aujourd’hui Jésus est entouré de Moïse et d’Elie. Ils parlent de son départ, son exode qui va se réaliser à Jérusalem. C’est-à-dire de sa Pâques, ce passage de la mort à la vie. Lui qui aura refusé tout pouvoir et toute violence, en sera la victime. « Obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ». Mort atroce et violente, mais signe d’un amour qui va jusqu’au bout. C’est par cet amour qu’il est devenu le vainqueur du monde. Non, Dieu ne s’est pas trompé à son sujet ; Il ne l’a pas abandonné dans la mort. C’est lui, mon Fils, dit-il, c’est lui que j’ai choisi ; c’est lui qu’il faut écouter ; c’est lui qu’il faut suivre.

Onze paus draagt de naam van Franciscus van Assisi, de universele broeder en de man van vrede die altijd neen zei aan elke vorm van agressie en hoogmoed. Het is ook in Assisi dat paus Franciscus zijn laatste Encycliek Fratelli tutti bekend maakte. Daarin doet hij een oproep van universele broederschap opdat in elk van ons, wie we ook zijn en van welke overtuiging ook, een verlangen zou groeien naar universele menselijkheid. Sommigen zijn van oordeel dat de situaties altijd veel complexer zijn en genuanceerder moeten worden benaderd en dat de oproep van de Paus eerder wat utopisch en naïef is. Maar welke andere reële toekomst zou er dan wel zijn voor onze naties, ons continent en voor de wereld tenzij we inderdaad de weg inslaan van universele menselijkheid en fraterniteit. Chaque jour nous voyons de nos propres yeux les atrocités de cette guerre. Une guerre qui, comme toute guerre, ne peut se justifier et n’apportera aucune solution. Bien au contraire. Seul le dialogue, sincère et pacifique, ouvrira le chemin de la paix. Nous devons résister. Avec les armes de la foi qui sont la solidarité et la prière. Oui, avec ces armes-là et pas avec d’autres. A la fin de sa lettre aux Ephésiens, saint Paul exhorte ses lecteurs à prendre « l’équipement de combat donné par Dieu ». Il demande de résister quand viendra le jour du malheur. « Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice et les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Evangile de la paix. » Voilà nos trois armes : la vérité, la justice et la paix.

Neen, we mogen niet zwijgen. We moeten weerstand bieden. Ons bewapenen. Maar dan wel met de wapens van het geloof: het gebed en de solidariteit. Solidair met de ellende en het verdriet van zoveel onschuldige slachtoffers, gastvrij voor hen die op de vlucht zijn, en bidden dat Gods Geest de harten mag bekeren en een einde stelt aan deze waanzin.

Kardinaal Jozef De Kesel
Archevêque de Malines-Bruxelles

Lire

  • l’article publié sur Kerknet par Geert De Kerpel, délégué diocésain à la Communication
  • l’article de CathoBel, signé Anne-Françoise de Beaudrap
  • l’article publié dans le journal L’Avenir

Illustrations : © Catho-Bruxelles et © Anne Périer