Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Retrouvailles après les JMJ en Pologne

Après les JMJ à Cracovie 2016, un groupe de jeunes polonais est accueilli chez nous. Ils parcourent le Brabant wallon pendant qq jours (Braine-l’Alleud, Braine-le-Château, La Hulpe, Nivelles,…)

Voici l’homélie que Mgr Hudsyn a prononcée lors de la messe avec le groupe CHELM à Nivelles le 01 mai 2017.

En Belgique, nous fêtons le 1er mai celui qui est aussi le patron de notre pays : S. Joseph. Cela date du XVIIème siècle quand tous les territoires relevant de l’Espagne reçurent S. Joseph comme patron… et nous étions espagnols à ce moment-là !
Nous avons entendu S. Paul : il recommande aux Colossiens d’accomplir leur travail de bon cœur, dans un esprit de service.
La vie ce n’est pas que travailler mais la réalité c’est que la vie comporte toujours une dimension de travail. Le problème c’est que dans bien des pays, le travail professionnel fait défaut, le chômage est important, cela crée des drames sociaux mais aussi personnels. Cela ne motive pas nécessairement les études. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une société qui sous-estimerait l’importance du travail comme ce qui donne de la dignité. Même si il n’y a pas que le travail professionnel qui donne de la dignité, même s’il faut sans doute revoir de façon nouvelle la manière d’organiser et de répartir le travail… Ce sont de vraies questions. C’est pourquoi j’en parle. En même temps ce n’est pas tout-à-fait le lieu pour faire un discours du 1er mai !
Il reste que toute vie en commun demande une part de travail. Ne fut-ce que cette journée : organiser cette visite à Nivelles, prendre des contacts avec les responsables de cette collégiale, prévoir le repas, remettre les choses en ordre… Sans compter tout ce qu’il a fallu de volonté, de ténacité pour réunir ici belges et polonais…
Jésus lui-même raconte cette parabole où il nous parle d’un Dieu qui vient nous demander de participer au travail de sa vigne. Dans cette parabole on trouve cette expression qui dit qu’il nous fait porter chacun « le poids du jour »… Le travail n’est pas ce qu’il y a toujours de plus agréable… Sauf si on se réserve les tâches les plus gratifiantes en laissant le reste aux autres. C’est ce qui s’appelle les exploiter !
S. Paul nous invite à prendre chacun notre part du travail dans ce que comporte nécessairement une vie en groupe, une vie en communauté, une vie en société. Puisque vous formez un seul corps, prenez votre part de travail « de bon cœur », dit-il. Dans un esprit de service. En servant vos frères, ajoute-t-il, c’est le Seigneur que vous servez.
Dans l’Evangile, certains se demandent qui est Jésus. Il y en a qui sont choqués : comment Jésus pourrait-il être le Christ, l’envoyé de Dieu parmi nous alors qu’il est de notre village, qu’il est le fils d’un charpentier ! C’est la grande merveille qu’a dû vivre S. Joseph, et Marie aussi… C’est que notre Dieu, il est là le plus souvent incognito, tout proche, caché dans les choses simples de la vie. Là où on ne s’attend pas à voir Dieu présent : dans notre quotidien, dans l’ordinaire de nos journées, dans les tâches habituelles, alors que nous avons parfois tendance à ne le voir (ou à ne le chercher) que dans l’extra-ordinaire.
Non seulement notre Dieu, son amour, sa présence, elle est là dans l’ordinaire – comme quand Jésus était là au milieu de la famille de Nazareth – mais la Bonne nouvelle de ce matin c’est qu’en remplissant avec cœur les tâches ordinaires, en aimant jour après jour au cœur des choses les plus simples, notre vie est pleine de sens, elle est sainte, elle sonne juste. Car si nous aimons, même dans les petites choses, nous sommes féconds. De plus, si nous ouvrons bien les yeux, il y a là mille raisons de rendre grâce, et de dire merci à Dieu : avec lui le quotidien peut être le lieu de la rencontre de Dieu mais pour aussi des autres. Comme aujourd’hui.

+ Jean-Luc Hudsyn