
Echo de la session biblique (27-28 août – UCL)
Qui est coupable de la situation de crise que nous traversons ? Quelle image de Dieu révèle notre manière d’y faire face ? Telles étaient les thématiques abordées lors de la traditionnelle formation biblique organisée durant à la fin de l’été par la faculté de théologie de l’UCLouvain. Cette année, covid oblige, c’est virtuellement que la soixantaine de participants s’étaient donnés rendez-vous.
L’Ecriture ouvrait chacune des journées, avec un riche exposé biblique qui nous faisait entrer profondément dans la thématique du jour. Des approches pastorale et didactique venaient ensuite enrichir ce regard biblique, offrant une aide précieuse aux enseignants et aux agents pastoraux pour faire face aux questions qui ne manqueront pas de fleurir en ce temps de reprise.
Jour un : la nouvelle création de l’aveugle-né
L’évangile de l’aveugle-né (Jn 9) nous a accompagnés le premier jour, largement et magnifiquement commenté par Régis Burnet, professeur de Nouveau Testament à l’UCLouvain. Cet évangile conduit au cœur de la question sur l’origine du mal :
« Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? »
Des auteurs de l’Ancien Testament évoquent eux aussi le mal comme conséquence de la faute. Aussi la question des disciples était-elle traditionnelle. A travers elle, nous rejoignons tous ceux qui, au cœur de la crise, s’interrogeaient en ces termes :
« D’où vient la pandémie ? Est-ce Dieu qui nous punit ? »
La réponse de Jésus opère une véritable révolution dans la théologie biblique : il vient désarmer tout discours moralisateur qui tenterait de voir la faute morale comme une cause du mal physique.
« Ni lui, ni ses parents n’ont péché.
Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. »
Néanmoins, avouons-le, la réponse de Jésus est déconcertante : ne nous renvoie-t-elle pas à l’image d’un Dieu pervers qui créerait la maladie pour ensuite démontrer sa puissance en guérissant ? Le récit permet de rejeter cette interprétation. Il est en effet écrit que c’est « en passant » que Jésus rencontre le mal, par hasard en quelque sorte : il ne le cherche pas et ne le crée pas. Il y est confronté malgré lui, en chemin. (lire la suite)