
12ème dimanche ord. A – 25 juin 2017
Les communautés pour lesquelles écrit St Matthieu sont inquiètes. Elles ont l’impression que leur avenir est menacé : et de fait, elles sont mal vues par certains, raillées par d’autres ; persécutées par le pouvoir. Alors cet Evangile leur rappelle – nous rappelle – que Jésus avait dit : « Soyez sans crainte ! » – « Ne craignez pas les hommes » – Je suis avec vous quand vous vous déclarerez pour moi devant les hommes. Et donc, ne me reniez pas ! N’ayez pas peur de manifester votre foi en pleine lumière !
En participant à ce Grand tour – depuis le XVIème siècle – des générations et des générations de chrétiens ont manifesté qu’ils faisaient confiance en cette parole de Jésus : « Soyez sans crainte ».
Ils ont vécu ce Grand tour dans des temps parfois troublés. Ils se sont risqués sur des chemins pas toujours sécurisés. Par ailleurs, nous n’allons pas passer inaperçus. Nous allons peut-être croiser des regards perplexes, ou agacés, qui nous regardent avec un peu de commisération… Notre démarche de ce matin, c’est aussi une façon de répondre à l’invitation de Jésus qui nous demande ne pas cacher la foi qui nous habite. Mais nous le faisons à la manière de Jésus : sans arrogance, sans rien imposer à qui que ce soit,avec un cœur aimant.
Au milieu des champs, nous ne manquerons pas de rendre grâce au Créateur. En traversant les quartiers de Wavre et de Basse-Wavre, nous prierons pour leurs habitants, pour nos voisins. Nous demanderons à Marie de leur apporter paix et concorde. Le « Wastia » – ce grand pain que nous allons rompre – dit bien que nous voulons être des hommes et des femmes de partage et d’unité. C’est comme cela que nous pouvons exorciser les peurs et les craintes devant les incertitudes du lendemain.
Nous ne sommes évidemment pas maîtres de l’avenir. Mais nous pouvons y contribuer à de meilleurs lendemains.
Pour reprendre S. Paul, nous donnons ses chances à l’avenir quand nous renonçons à être complices de ce qui sème la mort. Et pour S. Paul, ce qui sème la mort c’est le péché sous toutes ses formes : le manque de foi et de confiance, le manque d’espérance, le manque d’amour et de pardon. Au contraire, nous ouvrons la porte à un avenir meilleur quand nous nous sommes les disciples de celui qui est venu semer en abondance cette gratuité d’amour que Paul appelle la grâce.
Alors que ce Grand tour nous aide à être des ouvriers de l’avenir de Dieu. Par la prière que nous allons vivre durant notre route ; par cette démarche communautaire et de fraternité que nous allons vivre ; par l’évocation de Marie, et des saints dont nous allons faire mémoire, puissions-nous exorciser la peur et la crainte de l’avenir en devenant au quotidien des pèlerins de concorde et de paix, de partage et de fraternité, de foi et d’espérance.
Dieu a besoin de nous pour, avec lui, préparer la route à cet à-venir qu’il veut pour nous et pour la multitude.
+ Jean-Luc Hudsyn