
L’intranquillité – M.Muller-Collard – Bayard – Coll. « j’y crois »
L’intranquillité, on la connait tous depuis le berceau. C’est en tout cas l’avis de l’auteure. Pour elle, l’intranquillité existe, nous l’avons tous rencontrée une fois ou l’autre et donc autant en tirer son parti. Quand l’auteure dit qu’elle y croit, elle nous dit qu’elle l’accueille en confiance. Son imprévisibilité est source de créativité et celui qui cherche à l’éviter vit sans être vivant, enfermé dans une forteresse de certitudes, loin des autres qui sont de grands vecteurs d’intranquillité. Pour elle, cette voie d’intranquillité fait grandir, fait avancer loin des sentiers battus du bien-être et des certitudes. Elle la côtoie souvent en lisant l’évangile : Marie, la première en est témoin. A l’Annonciation, l’Inédit vient chambouler son avenir tout tracé. La Nativité ensuite nous fait découvrir un Dieu, nouveau-né bien fragile qui nous emmène sur un chemin de confiance sans certitudes. Comme lors des maternités, une fois l’enfant dans les bras, cela en est fini de la tranquillité… « Alors oui, si Dieu arrive au monde comme un nouveau-né, son projet ne peut pas être de nous préserver du risque et de l’inquiétude. Avec l’Evangile, comme avec toute naissance, commence l’irréductible intranquillité »
Pour l’auteure, ce qui lui permet de suivre le Christ comme un Maître c’est le fait justement qu’il ne promet pas l’évitement du risque, c’est qu’il plonge dans la complexité du monde sans nous y soustraire mais aussi sans s’y soustraire. Jésus vit l’intranquillité intensément, jusqu’à l’extrême. Et il commence en marchant et en rencontrant, il est dans le mouvement, inhérent à toute vie vivante. Pour vivre en paix malgré l’intranquillité, l’auteure se pose en ce « plus-grand-qu’elle », cet Autre qui la saisit et elle peut dire comme St Augustin : mon âme est inquiète jusqu’à ce qu’elle repose en toi.