
Veilleur, où en est la nuit ?
« Le monde attend de nous (les chrétiens) que nous vivions dans l’espérance, c’est-à-dire que nous vivions pour l’éternité, que nous vivions pour ce qui compte vraiment et ne passera jamais. »
L’espérance est-elle un synonyme d’optimisme ? La réponse peut se lire dans le livre de Jérémie.
En effet, celui-ci, ne cédant pas à l’optimisme ambiant qui veut croire que le peuple en se soulevant va, avec l’aide de Dieu, vaincre l’armée de Babylone, conseille de se soumettre car la victoire est impossible.
En effet, Dieu ne donnera pas la victoire mais Il promet sa présence et c’est cela l’espérance. Il faut espérer mais espérer en Dieu et n’espérer qu’en Lui.
Aujourd’hui nous vivons le même type de tension : la chrétienté disparaît mais il ne faut pas se retrancher dans un bastion défensif, il faut vivre dans l’Espérance. Et ce, en aimant ses ennemis, en priant pour les vandales, et en renonçant à nos faux soutiens « ça ira mieux demain ! ».
L’Espérance ce n’est pas une attente mais un don à recevoir, une confiance en Dieu présent dans le monde réel. Ne pas tomber dans la victimisation qui donne la victoire au Mal car celui-ci devient ma seule légitimité, alors que celle-ci devrait venir du bien que je m’efforce de faire. Espérer c’est se poser une question toute simple sans pleurnicher ni être d’un optimisme béat : « Comment faire de tout cela une occasion d’aimer davantage ? »
« Espérer, c’est quelque chose de très concret ; c’est croire que Dieu nous rend capable de poser des actes éternels. … les actes éternels,… sont bien sûr les actes d’amour… ce sont eux qui construisent dans notre monde déjà, l’éternité, le Royaume de Dieu. »
Veilleur, où en est la nuit ? – A.Candiard – Cerf – 2016