L’Église entre en Carême
Le Carême est à notre porte… Il nous invite à nous remettre en marche, pour « revenir vers Dieu de tout notre cœur ». Comment abordez-vous ce Carême ? Avec appréhension et tristesse ? Ou comme un temps favorable ? Voyez-vous le désert du Carême comme un temps d’épreuve, un lieu de tentation ou une opportunité de rencontres ? Dans quel état d’esprit entrez-vous en Carême ?
Pour ma part, à la veille de ce nouveau « Carême confiné », il me revient un élément du début de la vie de saint Benoît : son biographe, le pape Grégoire le Grand, écrivait que « saint Benoît habitait seul avec lui-même, sous le regard de Dieu ». Qu’il est étrange, voire frustrant, de retomber sur cette phrase en plein confinement qui n’en finit pas de durer… « Habiter seul avec soi-même » ?!? Seigneur, tu es bien gentil, mais ça fait un an que ça dure : n’aurais-tu pas autre chose dans ta hotte pour ce Carême 2021, pour motiver la caravane ecclésiale à entrer dans le désert et entreprendre le voyage ? (Silence) Il semblerait que non…
Certes, « habiter avec soi-même » ne signifie pas « être confiné », ni « rester seul chez soi ». Être confiné en famille ou en communauté ne rend pas caduque cette invitation à « habiter seul avec soi-même ». D’ailleurs, saint Benoît deviendra le père de la vie communautaire… « Habiter avec soi-même », c’est avant tout être fidèle au désir profond qui fait battre notre cœur : qu’est-ce qui donne sens à ma vie, indépendamment des circonstances ? Qu’est-ce qui est source de vie pour moi ? Qu’est-ce qui m’aide à le vivre et qu’est-ce qui m’en éloigne ?
Finalement, « habiter avec soi-même », c’est être réconcilié avec notre histoire, avec nos blessures et nos fragilités, c’est redécouvrir qui je suis, non pas qui je suis, aux yeux des hommes, mais qui je suis au plus profond de mon cœur… là où Dieu fait alliance avec moi. C’est être en paix avec soi-même, et donc avec Dieu… ce qui est indispensable pour rejoindre nos frères avec une qualité renouvelée de présence.
Ce chemin au désert, nous ne l’empruntons pas seuls. Même confinés, nous ne sommes pas des nomades solitaires : c’est avec tous ses membres, comme en cordée, que la caravane de l’Église s’engage dans la traversée du désert du Carême. Nous pouvons, fort heureusement, nous appuyer les uns sur les autres pour avancer sur ce chemin de discernement et de réconciliation, fait d’ombre et de lumière… Dans la Bible, le désert est toujours un lieu de passage. C’est un lieu de conversion qui se traverse, mais on n’y reste pas. Véritable lieu d’épreuves et de rencontres, il est bon de ne pas s’y engager seul, de vivre ce pèlerinage ensemble : en famille, en paroisse, en UP, en communauté… Quelle est notre caravane pour ce Carême 2021 ?
Sachez en tout cas que durant ces semaines qui nous conduisent tous ensemble vers Pâques, les différents Services vicariaux marchent à vos côtés, en vous faisant diverses propositions pour vivre intensément ce temps fort de l’Année liturgique : vous pourrez les retrouver sur leurs sites respectifs mais aussi sur le site confinement-bw.be.
Nous plaçons ce Carême 2021 « sous le regard de Dieu » qui vient faire toute chose nouvelle, nous n’en doutons pas. Nous confions chacun d’entre nous à sa miséricorde et nous nous souhaitons de vivre un saint et riche Carême.
Elisa Di Pietro
Service de Communication
Photo : Image par pixelRaw de Pixabay