Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Lancement de l’Unité pastorale de Wavre

Lancement de l’UP de Wavre 13.11.10 – 1 Cor 9,16-19.22-23 – Mc 1,35-39

Dans cette lecture de Paul et dans cet Evangile de Marc, il est question fondamentalement de la même chose : annoncer l’Evangile, c’était une urgence pressante pour Paul parce que c’était une urgence pour Jésus ! On le retrouve au petit matin après une nuit de prière et à ceux qui le cherchent il dit : « Je suis sorti pour cela : pour proclamer l’Evangile ».

Vos paroisses vivent de belles réalités pastorales, qui sont bonnes, qui portent du fruit. Et nous allons poursuivre cela : vivre en UP n’enlève rien à la responsabilité missionnaire de chaque paroisse dans ce qu’elle a de meilleur.
Mais en même temps, nous voilà invités par Jésus à sortir de chez nous et à prendre aussi d’autres chemins. Faire comme Jésus : aller aussi ailleurs, ouvrir de nouveaux chemins à la Bonne Nouvelle. Parce que la moisson est abondante et que des attentes nouvelles se font jour.

De vos échanges entre paroisses est né cet accord – cette charte pastorale commune où vous vous engagez à ouvrir ensemble des espaces nouveaux pour vivre la pastorale des jeunes, le souci des maisons de repos, la pastorale des quartiers, la catéchèse, certaines liturgies. Je vous en félicite et je vous en suis très reconnaissant pas pour moi, mais pour cette mission que le Christ avait confié à Paul et aux XII et qu’Il vous confie ce soir.

: : Ensemble on est plus solide, on est plus nombreux aussi pour brasser nos charismes, pour se partager les responsabilités et en ressortir plus ouvert, plus ‘élargi’ par les autres.

: : Ensemble on est plus audacieux, plus créatifs, plus aptes à répondre aux attentes de ceux qui sont souvent à distance de nos rassemblements paroissiaux habituels. Nous avons être une Eglise qui invente des initiatives qui peuvent leur donner le goût de croire, le goût de la prière. Une Eglise qui leur propose des expériences communautaires innovantes qui répondent à leur soif de fraternité, d’amitié, qui peuvent aussi les réconcilier par rapport aux blessures que l’Eglise a pu leur faire.

: : Ensemble on est plus encouragé à partir comme Jésus en Galilée : la Galilée c’était un pays particulier, pas toujours bien vu, parce que s’y trouvaient beaucoup de païens ; c’était aussi le lieu de la vie quotidienne des apôtres, là où se trouvaient leur famille, leur lieu de travail. Ensemble, on va se donner cette priorité : joindre nos efforts et nos talents pour rejoindre nos contemporains, ceux qui sont parfois loin de la foi et ceux qui en sont parfois plus proches qu’ils ne le croient ; ceux qui sont laissés au bord de la route ; ceux qui croient qu’ils n’ont pas leur place au milieu de nous. Oui, nous allons garder en tête et dans le cœur ce que dit le pape et ce qu’il nous donne comme programme quand il dit que l’Eglise ressemble au Christ, qu’elle en est le signe, le sacrement la parabole vivante quand elle tente de rejoindre ceux qui sont aux périphéries de nos communautés, aux périphéries de la société, au bord de l’isolement, de la désespérance, du manque de sens et de joie.
Ensemble on est plus audacieux pour se faire proche des faibles, pour aller en visitation auprès de des plus pauvres.

Ce projet – nouveau chez nous mais vécu sous des formes similaires par tant d’autres – ce n’est pas d’abord notre affaire ! C’est l’affaire du Christ qui nous y appelle et nous y envoie. C’est pourquoi nous faisons ce soir comme lui : au moment où il va se lancer lui aussi sur des chemins nouveaux dans cette mission que le Père lui a confié, il s’est retiré pour prier. Il s’est retiré pour que ce soit l’affaire de son Père. C’est pourquoi nous vivons cet « Envoi » au coeur d’une eucharistie : en nous en remettant au don que le Christ a fait de lui-même, en demandant de vivre cette mission en nous laissant inspirer par l’Esprit-Saint, en nous laissant envoyer par le Christ avec lui et en lui. Et nous aurons toujours à mettre la prière au cœur de ce que nous entreprendrons, de ce que nous déciderons ensemble, de ce que nous mettrons en œuvre.

Et dans la prière nous demanderons humblement au Seigneur de faire ce qu’il faisait et qui peut paraître à première vue étrange : il nous est dit qu’il chassait les démons ! En fait oui, si nous voulons faire Unité pastorale, si nous voulons vivre une pastorale dans l’unité… oui, il y a des démons à tenir à l’œil. Notre travail est vain, notre témoignage ne sera pas crédible si nous ne vivons pas entre nous une grande communion. Toute la vision de l’Eglise qui sous-tend les Unités pastorales c’est ce que demandait le Concile : que l’Eglise soit communion. C’est un projet de communion par la collaboration que cela va demander. Une communion fraternelle entre paroisses, entre les membres du Conseil d’Unité Pastorale, une communion entre prêtres, animatrices pastorales et laïcs. Une communion aussi – et c’est très important – entre les prêtres : c’est une grande chance, une grâce, que de pouvoir pour eux travailler davantage en presbyterium, en fraternité sacerdotale. C’est un beau témoignage qu’ils peuvent donner et c’est un témoignage attendu, que nous ne pouvons décevoir. Frères et sœurs, sans ce témoignage de fraternité, notre travail pastoral sera vain. Non pas qu’il ne peut pas y avoir de désaccords – des moments de difficultés : mais si nous ne cherchons pas à tendre vers cette communion, dans le dialogue, dans la vérité, dans la correction fraternelle – si nous ne chassons pas les démons de la médisance, de l’orgueil, de la zizanie qui divise, nous barrons l’accès au Christ. Nous empêchons l’Eglise de respirer.
Aidons-nous à rester humbles, à faire comme Paul : aidons-nous à partager la faiblesse des faibles, faisons-nous tout à tous, ouvrons les portes de nos communautés pour que l’Evangile soit encore davantage annoncé et que, d’une certaine façon, Dieu puisse être davantage « tout à tous » !

+ JL Hudsyn


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