
Plus de 600 personnes ont participé au pèlerinage vicarial à Banneux ce samedi 21 septembre 2019. Vous trouverez ici l’homélie que Mgr Jean-Luc Hudsyn a prononcée lors de la messe de clôture. Ainsi que le lien vers la galerie photos de cette célébration.
Nous arrivons au bout de cette belle journée de pèlerinage. Un peu comme Marie vous vous êtes mis en route, vous êtes sortis de chez vous pour une visitation particulière : vous êtes allez en visitation auprès du Seigneur. Pour celles et ceux qui participent au triduum, la route était moins longue ce matin… Mais vous avez-vous aussi consenti à venir dans ce lieu béni pour plus longuement encore vous ressourcer, prier ensemble. Je crois qu’à vous voir tous rassemblés maintenant pour cette eucharistie, le Seigneur doit se réjouir de la même façon qu’Elisabeth s’est réjouie en voyant venir Marie la rejoindre.
Quel bonheur pour Dieu que de vous voir ainsi venir le visiter, le prier, nourrir votre foi en faisant Église ensemble. Depuis un an, les paroisses du Brabant wallon, les Unités pastorales, de nombreuses communautés ont voulu approfondir cette vocation qui nous est commune : être tous davantage des disciples du Seigneur, des disciples en mission. La mission est donc au cœur de cette journée -dans l’attente de cette grande journée du 20 octobre à Nivelles où, à la collégiale, nous allons recueillir les fruits de tout ce qui s’est cherché, approfondi, éclairé, dans de nombreux groupes désireux d’être comme elle : se mettre en route pour – avec empressement – se faire proche de notre monde.
Être comme Marie, qui porte le Christ en elle, et qui est déjà habitée par cette impatience du Christ qui désire tant rencontrer toute homme, toute femme, et particulièrement ceux qui sont dans la peine, dans l’épreuve, dans la souffrance ou dans le noir.
Nous avons entendu ce beau passage du prophète Ézéchiel où Dieu dit de façon particulièrement touchante tout l’amour qu’il porte à son peuple. Il le lui répète à un moment où le peuple a été envoyé en exil, loin de chez lui. Où il est méprisé par les habitants de Babylone (un peu finalement comme les exilés peuvent sentir chez nous qu’ils ne sont pas nécessairement les bienvenus).
Et Dieu dit : je faisais route et je t’ai vue, Jérusalem, comme un enfant nouveau-né qu’on a abandonné au bord du chemin. C’est comme si tu étais jetée en plein champ, avec dégoût. Moi, je suis passé près de toi et, pris de tendresse, je t’ai dit : je veux que tu vives. Dans certains manuscrits du moyen-âge, cette phrase est dite deux fois. Je ne suis pas sûr que c’est l’erreur d’un copiste qui machinalement recommence à écrire la phrase qu’il vient de calligraphier avec soin ! Je crois que cette phrase est dite deux fois parce que c’est une phrase essentielle : elle résume avec une telle intensité le sens de notre foi. En nous fiant à Jésus, en nous appuyant sur ce qu’il nous a dit de Dieu et sur sa manière de mettre Dieu en pratique, nous osons croire – qui que nous soyons, où que nous en soyons – nous osons croire que personne n’est abandonné sur le bord de la route, et que quelqu’un, Quelqu’un que Jésus appelait son Père et notre Père, que Dieu nous dit : Moi, je veux que tu vives, oui, je veux que tu vives !
Être disciples de Jésus, c’est oser croire cela. Et être un disciple en mission : c’est oser croire qu’il nous demande de nous laisser envoyer en visitation – comme Marie – pour témoigner de cela ! Faire tressaillir dans ceux et celles que nous rencontrons ce sentiment si essentiel : se rendre compte qu’on est précieux aux yeux d’un autre, découvrir qu’ils comptent pour nous et pour Dieu. Comme ces parents de cette petite fille anversoise qui désespèrent de ne pouvoir payer un médicament hors de prix pour leur toute-petite et qui, en moins de 24h, découvrent stupéfaits que des milliers et des milliers d’inconnus leur ont versé le million d’€ qu’ils n’osaient même pas espérer…
Je veux que tu vives : il y a mille façons de vivre cette mission et mille façons de donner la vie. Comme aime à le dire le Pape : ce n’est pas encore assez de dire que nous avons tous une mission ; il dit : nous sommes tous une mission sur cette terre – et c’est pour cela que nous sommes nés – pour apporter un peu de vie, de consolation, de paix, de justice, pour prendre soin de nos proches, des délaissés, de ceux qui se sentent perdus, et a
ussi de cette terre, de la création. Nous avons aussi cette mission de transmettre un peu d’espérance, de foi, d’Évangile à ceux qui n’attendent que cela.
Tu as, tu es une mission sur la terre, et c’est pour cela que tu es dans ce monde – et je cite le pape : tu es comme marqué au feu par cette mission afin d’éclairer, de bénir, de vivifier, de soulager, de guérir, de libérer (EG 273)…
Après ce pèlerinage, et après ce triduum, nous allons faire comme Marie : nous en retourner chez nous. Rejoindre l’ordinaire de nos vies quotidiennes, le visage de nos proches, des situations parfois difficiles. Puissions-nous ramener de cette visitation d’aujourd’hui, tout l’amour reçu, toute la fraternité partagée, tout le dévouement qui se vit ici et cette si bonne nouvelle, cette Vierge des pauvres qui nous tourne vers son Fils, et ce Dieu qui n’abandonne personne et qui nous dit à chacun : Je veux que tu vives.
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