Ce 25 mai, le cardinal Joseph De Kesel était interviewé par Angélique Tasiaux et Emmanuel Van Lierde, à l’occasion de la sortie de son livre Foi et religion dans une société moderne. C’était l’occasion pour lui de nous partager comment il conçoit la place de l’Église dans une une société sécularisée.
« Je n’avais jamais pensé écrire un livre », annonce d’emblée le Cardinal. C’est en effet en réponse à une demande des éditions Salvator qu’il choisit de partager ce qu’il a sur le cœur « depuis les années 80s » sur la place de l’Église dans une culture sécularisée : « l’Église n’est pas un monde à côté du monde : elle partage les joies, mais aussi les angoisses de notre temps. Elle est intimement lié au destin de l’humanité : elle ne peut trouver son identité sans cette relation, sans cette ouverture au monde. »
Durant l’interview, le Cardinal n’a cessé de revenir sur cette nécessaire ouverture de l’Église, qui ne l’empêche nullement d’être confessante. L’Église se doit d’accueillir toute personne qui frappe à sa porte, sans la juger, en la considérant pour ce qu’elle est et non comme « une clientèle » : « le plus important pour l’avenir de l’Église est de soigner la qualité de la rencontre, de respecter l’altérité. Dieu est à l’œuvre dans chaque personne humaine. Il est patient. Ce n’est pas à l’Église de juger. » Ne négligeons pas la présence de l’Esprit dans l’œuvre de Dieu : c’est le grand oublié…
La Constitution Lumen Gentium présente l’Église comme le peuple de Dieu : un peuple qui écoute sa Parole, célèbre son amour, veut adopter son attitude envers les laissés-pour-compte. Mais elle est aussi sacrement, c’est-à-dire signe de l’amour de Dieu pour le monde. Face à ceux qui pourraient baisser les bras à la vue d’une Église de plus en plus « petite », le Cardinal souligne qu’être signe de l’amour de Dieu ne dépend pas du nombre. À la suite du pape François, il aime à redire : « le danger n’est pas d’être peu nombreux, mais d’être insignifiant. » Le petit nombre n’empêche pas l’Église d’être missionnaire.
Et comment être missionnaire dans le monde d’aujourd’hui ? Sans nier l’importance des réseaux sociaux et des grands événements, le Cardinal met en garde contre une tentation de voir la mission de l’Église dans l’organisation de « campagnes publicitaires », d’ « initiatives de recrutement » ou dans le soin apporté à son identité. Tout cela est important, bien sûr… si ce n’est que l’Église ne peut rayonner que de ce qui se vit à l’intérieur : « l’Église est missionnaire en étant peuple de Dieu : un peuple qui écoute la Parole de Dieu, célèbre la liturgie et s’engage envers les pauvres, les malades, ceux et celles qui ne comptent pas pour notre société. C’est ainsi qu’elle rayonne, en laissant la liberté à chaque personne. » Car au final, ne l’oublions pas : « la mission, ce n’est pas l’Église, c’est Dieu… C’est lui qui envoie son Fils, c’est lui qui donne son Esprit. L’Église est le témoin de cette mission de Dieu. Oui, l’Esprit saint est à l’oeuvre. Il n’y a donc aucune raison d’être défaitiste. »
Au terme de cette interview, les éditeurs de la Maison Salvator ont remis au cardinal Joseph De Kesel le premier exemplaire de son livre. Vous le trouverez déjà dans les rayons du Service de Documentation : n’hésitez pas à venir l’emprunter.
Elisa Di Pietro,
pour le Service de Communication
|