Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Homélie de Pâques – Prison d’Ittre

Dimanche 13 mars 2013 – Mgr Hudsyn

Cette nuit, des feux ont brillé : partout dans le monde des chrétiens se sont rassemblés pour célébrer la résurrection du Christ. Nous nous joignons à eux ce soir pour célébrer une double victoire.

La première victoire que nous célébrons : c’est cette promesse de Jésus qui se réalise : la mort n’aura pas le dernier mot. C’est la confiance que nous faisons au Christ : la mort sous toutes ses formes n’aura pas le dernier mot.

La mort sous toutes ses formes… nous la vivons tous d’une façon ou d’une autre :

Une vie qui se brise…

Un être cher qui disparaît…

Le malheur qui vous tombe dessus…

Une grosse bêtise qui met beaucoup de choses en l’air…

Est-ce nécessairement la fin de tout ? Comme un tombeau qui se referme et qui semble tuer tout espoir ?

Quand on veut trouver des images qui veulent évoquer Pâques, on choisit souvent des photos qui illustrent le printemps : la vie qui renaît après l’hiver (surtout quand il n’en finit pas…)

C’est une images parlante : car la fête de Pâques, c’est s’accrocher à la résurrection du Christ qui vient nous dire :

pour toi aussi, tout n’est pas terminé même si tu es dans la nuit

pour toi aussi, ce n’est pas la fin de la partie même si tu es dans l’épreuve et que tu ne vois pas le bout du tunnel

pour toi aussi, il est possible de voir venir un peu de lumière, malgré la tristesse, ou la colère, ou le découragement

La résurrection vient nous parler d’une délivrance qui est en route, qui est possible, d’une renaissance qui vient après l’hiver, une possibilité de renaître à une espérance, à une vie nouvelle.

La résurrection ce n’est pas croire que tout peut s’arranger et redevenir comme avant, comme si de rien n’était, comme s’il ne s’était rien passé. On ne revient jamais en arrière. Ressuscité, Jésus n’a pas repris sa vie comme avant, il n’a pas retrouvé son corps comme avant. La résurrection, c’est une porte qui s’ouvre sur autre chose, sur une nouvelle vie. Croire en la résurrection c’est croire qu’on peut vivre ça avec le Christ : commencer quelque chose de nouveau, quelque chose de différent : une vie nouvelle.

C’est cela l’espérance que nous célébrons : le Christ est cette présence de Dieu en nous qui nous pousse toujours vers le commencement de quelque chose de neuf. Il est en nous comme une semence d’espoir, une confiance qui peut recommencer : retrouver une confiance en soi, retrouver une confiance dans les autres, retrouver une confiance en Dieu.

Cela ne vient pas d’un coup. Même dans les Evangiles, la foi dans la résurrection du Christ cela prend du temps : il y a Marie Madeleine qui vient au tombeau. Qui ne comprend pas. Puis il y a Pierre qui y va aussi, et qui ne sait que penser. Puis il y a Jean qui lui comprend un peu plus vite… La foi, ça prend son temps. Elle a des hauts et des bas…

C’est pour cela que la foi cela se vit avec d’autres : pour se soutenir, pour s’encourager, pour en parler ensemble comme Marie-Madeleine, qui va rencontrer Pierre, et Pierre qui emmène Jean avec lui. Soutenez-vous donc les uns les autres dans votre foi. L’équipe d’aumônerie est là aussi pour ça et je lui en suis reconnaissant !

Mais il y a aussi une deuxième victoire du Christ que nous célébrons à Pâques. Il y n’y a pas que la mort qui est vaincue. Il y a aussi cette annonce que l’amour qu’il a vécu, a été plus fort que la haine, qu’il ne se laisse pas désarmer par nos violences. Et que donc son amour pour nous est plus fort que le mal auquel nous avons pu céder. Que la bonté peut aussi renaître en nous, une solidarité plus responsable des autres : pas par nos propres forces mais par cet amour qu’il vient faire renaître en notre cœur si nous le voulons.

Là aussi nous avons besoins des autres, nous avons besoins de mains tendues. Tendons aussi les nôtres pour mettre un peu de Pâques, pour mettre de la vie, de la joie, de la foi, de l’espérance ici et autour de nous.

+ Jean-Luc Hudsyn