Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Formation « Amoris laetitia » à Fichermont

« A l’écoute de l’exhortation « La joie de l’amour », discerner ensemble ce que l’Esprit dit à notre Eglise »

Ce mardi 11 octobre 2016 fut une journée de communion en Bw entre prêtres, diacres et animateurs pastoraux. Ils se sont réunis à Fichermont.

Aidés par les enseignements de Mgr Hudsyn et la méthode ESDAC, ils se sont mis à l’écoute de l’exhortation « La joie de l’amour » pour discerner ensemble ce que dit l’Esprit à notre Eglise.

Vous trouverez ci-dessous et en documents liés le texte des interventions de Mgr Hudsyn.


Amoris Laetitia : une approche pastorale globale à convertir…
Qui a dit ceci ?…
Les évêques sont établis pour être les pasteurs, et non les bourreaux de leur troupeau … ils sont tenus à l’aimer en voyant en eux leurs enfants et leurs frères. Ceux qui par fragilité humaine ont fauté, les évêques se doivent de les traiter avec bonté et patience : en effet les témoignages d’affection ont souvent plus d’effet que la rigueur – l’encouragement plus que la menace – et la charité plus que la force.

  • Non pas le pape François… mais le Concile de Trente, Session XII, Décret sur la réformation, Chapitre 1 – 25 novembre 1551 !!!

Vous aurez peut-être entendu un ton qu’on retrouve dans l’Exhortation apostolique Amoris laetitia – La joie de l’amour – qui va nous occuper aujourd’hui. On voit que le Pape François n’est pas le premier à attirer l’attention des pasteurs sur le fait que, dans l’agir pastoral, la forme et le fond sont liés… Et cela va même plus loin : en pastorale, la manière de s’y prendre, fait partie du message !
En effet, notre façon d’être en pastorale, nos façons de faire, nos attitudes intérieures autant qu’extérieures font partie de la ‘sacramentalité’ de l’Eglise et donc de sa mission. Dans Lumen Gentium 1, le Concile commence son message sur l’Eglise en disant que sa mission est d’être « comme un sacrement ». C-à-d, je cite : « d’être un signe et un instrument de l’union intime avec Dieu ». Etre la visibilité de ce Dieu qui désire s’unir à nous.
C’est très concret !!!… Trop peut-être ! Quand quelqu’un s’adresse à moi pour demander un sacrement…. Comment vais-je être signe de ce Dieu qui veut s’unir intimement à cette personne ? Que dire, et que faire pour être un bon instrument de cette union à Dieu ?… Comment être, dans notre mission pastorale, des paraboles vivantes, des paraboles en acte des façons d’être de Dieu. Pour cela, dit le Pape : « dans l’annonce [que fait l’Eglise] et le témoignage qu’elle donne face au monde, rien ne peut être privé de miséricorde » (AL 310 citant la Bulle Misericordiae vultus 10).
Pour lui, en effet, la miséricorde de Dieu, n’est pas une vertu divine parmi d’autres. Sans cesse, il insiste sur le fait que sa miséricorde – telle que le Christ nous la révèle – manifeste ce que Dieu est fondamentalement : c’est son identité même, sa spécificité, sa « carte d’identité », dit le Pape. En ouvrant le carême pour les prêtres, Mgr De Kesel nous disait ceci :
-  la Bible en proclamant le monothéisme ne dit pas seulement que seul Dieu est Dieu
-  la Bible proclame en même temps que ce Dieu unique est aussi un Dieu différent. Par rapport aux dieux tels que se le figurait l’Antiquité, il est différent en ceci : c’est que justement, lui, il n’est pas indifférent à l’homme et à sa destinée – ce Dieu a un cœur. Il est sensible à nos faiblesses, nos égarements, nos contradictions : toujours il revient vers nous, refait alliance. Il est don et par-don toujours offert : c’est un Dieu fondamentalement miséricordieux.

D’où l’invitation à nous interroger aujourd’hui : comment être davantage une Eglise à l’image et à la ressemblance de ce Dieu-là ?
En lisant Amoris laetitia, très vite j’ai eu cette certitude : ce texte nous parle de l’amour dans la famille (c’est dans son titre). Mais il m’a semblé très clair qu’avant-même de nous lancer sur des questions de pastorale particulière, sur la question si importante des familles, sur les situations difficiles que nous y rencontrons, cette Exhortation post-synodale nous interroge de façon fondamentale sur notre attitude pastorale de fond en tant qu’Eglise : quelle attitude le Christ nous demande d’avoir comme pasteurs quand il nous envoie, et au cœur de nos communautés, et au cœur de ce monde. Et cela bien en amont, bien en deçà de ce que nous avons à être et à faire dans tel ou tel domaine particulier de la pastorale.
Cette question, elle vient nous toucher au plus profond de nous-mêmes. C’est un appel qui est de l’ordre de la conversion spirituelle. Dans notre façon d’être pasteur, qu’est-ce qui nous inspire ? Est-ce bien toujours l’Esprit-Saint ? Est-ce bien toujours l’Evangile ?
Evangelii gaudium – dont cette Exhortation est la continuation – disait que pour poursuivre ce que demandait déjà Vatican II, il nous faut ensemble, je cite : « recentrer toute la pastorale (et donc pas uniquement la pastorale familiale…) recentrer toute la pastorale sur l’annonce de l’Evangile en sa permanente nouveauté – et le texte poursuit : avoir une pastorale qui parle, qui témoigne de « la logique de l’Evangile et qui soit donc dans la logique de la miséricorde » (cf EG en particulier 307-312), une miséricorde qui est celle de la « grâce » : toujours « imméritée, inconditionnelle et gratuite » (EG 297).
Vous me direz : tout cela est évident ! on fait cela tous les jours !
Si vous me permettez un jugement nuancé… je dirais qu’on le fait… plus ou moins !… En si haute estime que je vous tienne, et moi avec vous, peut-on vraiment dire qu’en ce domaine, l’Eglise en Brabant wallon lorsqu’elle se regarde en face, peut toujours chantonner en douce : « Ah je ris de me voir si belle en ce miroir ! »… Quand il est dit au n° 36 d’AL que « notre manière de présenter les convictions chrétiennes et la manière de traiter les personnes ont contribué à provoquer ce dont nous nous plaignons aujourd’hui (c-à-d une distance par rapport à l’Eglise) », je crois qu’il faut être quelque peu myope ou malentendant pour se dire que ce reproche fait par le synode ne s’adresse en rien à la pastorale menée dans nos 170 paroisses…

  • Et donc sans tomber dans la culpabilité, sans nier les difficultés, je vous invite à opérer dans l’Esprit-saint, ce à quoi nous invite ce texte : « une salutaire réaction d’autocritique » (AL 36) ! Et cela sur en tout cas 6 points.

Lire la suite dans le document lié


Les chantiers à mener après Amoris laetitia

Dans sa 2ème intervention, Mgr Hudsyn a lister un certain nombre de chantiers à mettre en œuvre :

  • Chantier théologique et anthropologique
  • Formation au discernement
  • Contribuer à la préparation lointaine au mariage auprès des jeunes
  • Préparation au mariage
  • Avoir des lieux d’écoute et d’accompagnement (délocalisés)
  • Soutien aux couples (l’après mariage)
  • Soutien aux couples et aux conjoints en situation de fragilité ou en difficulté
  • Sensibilisation à la solidarité avec les familles en difficulté

Pour lire le développement de ces chantiers, voir le document lié.

Pour voir les photos de cette journée (et aussi les panneaux réalisés lors du temps de partge)