« Comment le pourrais-je, si je n’ai pas de guide ? » (Ac 8,31)
De plus en plus de chrétiens acceptent un engagement dans l’Église, ancrés dans une relation vraie et forte avec le Seigneur. D’autres pressentent tout simplement que la vie de foi est un chemin à parcourir dans la mouvance de l’Esprit. Tous perçoivent tôt ou tard la nécessité de s’arrêter pour relire leur parcours, mieux discerner un appel, une orientation ; ils sentent le besoin de s’ouvrir à un frère ou une sœur dans la foi capable de les écouter et riche d’une certaine expérience de la vie spirituelle. Cette pratique est un trésor que l’Église offre depuis des siècles et qu’elle recommande vivement aujourd’hui (Evangelii Gaudium 171). Encore faut-il qu’il y ait des accompagnateurs spirituels en suffisance. Ce qui ne semble pas le cas.
De ce constat est née une réflexion dans le Vicariat du Brabant wallon et la nécessité d’organiser une formation à l’accompagnement spirituel s’est imposée.
La première vient de se terminer. L’appel a été lancé et les réponses sont arrivées.
Après un entretien préliminaire avec un des responsables du parcours, dix-sept personnes se sont lancées dans l’aventure. Notre groupe réunissait des engagements différents : il y avait des membres de la Pastorale de la Santé, des SEPAC (Semaines de prière accompagnées), de l’aumônerie en prison ; deux diacres, des accompagnateurs spirituels « au long court »… Le nombre de participants était idéal à la fois pour assurer une variété de sensibilités, favoriser des échanges dans un climat de confiance et créer des liens profonds. Responsables et participants, ensemble, nous faisions « Église ».
De septembre 2016 à novembre 2017, nous avons vécu dix rencontres, certaines d’une journée, d’autres d’une journée et demie. Nous avons bénéficié de l’accueil soigné, quasi maternel, des Bénédictines de Rixensart. Nous avons participé à l’Eucharistie et à certains offices. Les nuits passées au monastère ont favorisé un retrait de la vie quotidienne et ont permis de vivre des soirées consacrées à l’intériorisation et la prière. Tout cela a contribué à un climat de recueillement et d’écoute en profondeur.
Les journées – denses – étaient rythmées par une alternance d’enseignements, de temps personnels et de partages en groupe.
Les intervenants ont mis des mots sur des intuitions ; ils nous ont présenté la dynamique propre à la vie spirituelle, révélé des attitudes qui agissent sur elle ou qui parfois interfèrent… Ils nous ont aidés à mieux cerner la réalité de l’accompagnement spirituel. Mais cet apport, loin de rester théorique, nous renvoyait toujours à du vécu travaillé en équipe : une expérience personnelle ou des situations concrètes proposées à notre réflexion.
Visant à nourrir et éclairer la vie spirituelle de chacun, la formation a aidé à discerner, voire à confirmer, un appel à l’accompagnement spirituel. Par les sujets abordés, elle a posé les bases de cette mission d’Église.
Elle a aussi suscité des questions, éveillé le désir d’en connaître plus ; elle a ouvert des portes…
Car, en fait, si le dixième module est bien fini, la formation ne l’est pas et le sera-t-elle jamais ?
Déjà trois journées de supervision sont au programme de l’année.
Marie-Thérèse Blanpain,
Service de la Vie spirituelle
Témoignages de participants
Des sujets complexes et difficiles nous ont été présentés dans un langage simple et d’aujourd’hui,
illustrés de maints exemples (et d’une touche d’humour bien sympa parfois !)
qui les rendaient accessibles et en faisaient de sources de vie.
Les différents enseignements et thèmes abordés ont contribué
à révéler le trésor déposé dans le cœur de l’Homme :
un Souffle de Vie, à la fois fort et fragile…
Je trouve que cette priorité donnée à une formation en profondeur
plutôt qu’à une approche plus pragmatique est une option excellente
et nous fournit un socle solide pour édifier notre pratique de l’accompagnement.
Le choix d’une pédagogie interactive a été tout à fait respecté.
J’ai vécu cette formation comme une belle et longue retraite personnelle.
Pour moi, c’était libérateur et conforme à cette idée que nous devons laisser l’Esprit agir en nous
et ne pas vouloir maîtriser ou contrôler à force de travail mental.
P.S. Cet article a été publié dans le numéro d’avril 2018 de la revue diocésaine Pastoralia.