Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Foi et espérance au coeur de l’écologie intégrale

La journée de formation proposée aux prêtres, diacres et animateurs pastoraux du vicariat du Brabant wallon avait pour sujet ce mardi 26 novembre 2019, un thème brûlant d’actualité : l’écologie, et plus précisément ‘foi et espérance au cœur de l’écologie intégrale’.

Tout est lié

Anne Dupont, responsable du service solidarité du vicariat, a introduit la journée en rappelant l’expression récurrente du pape François dans son encyclique Laudato Si : « Tout est lié ».
C’est pour explorer ce « tout » et ce « lien » que cette journée a été organisée : « La question écologique est en même temps question sociale, la question écologique questionne notre anthropologie, le sens de notre présence au monde, et de là notre relation à Dieu et à l’alliance qu’il a nouée avec l’humanité, une alliance divine qu’écorchent tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres (pour reprendre les mots du pape), avec comme horizon d’espérance l’écologie intégrale. »
Pour étudier ces liens, la matinée s’est déployée avec l’analyse du théologien lyonnais, le pr Fabien Revol, complétée par l’intervention d’Axelle Fischer secrétaire générale d’Entraide et Fraternité. L’intervention d’un étudiant du Kot à Projet ‘KAP Vert’ a mis en lumière une manière de s’investir dans ce domaine.

Conversion de tout l’être

Le pr Revol a parcouru Laudato Si et a épinglé des notions fondamentales.

Tout d’abord, la rédaction de l’encyclique trouve ses racines dans l’expérience du pape François quand il était évêque à la rencontre des personnes vivant dans les bidonvilles. Il a constaté que dans les endroits les moins écologiquement sains vivent les pauvres : pour faire court, déchets sociaux et déchets écologiques se trouvent au même endroit. Ce sont les mêmes structures qui génèrent les déchets, les solutions sont donc à trouver « dans le cœur de l’être humain », d’où le refrain du pape « tout est lié », l’atteinte faite à un élément fragilise l’environnement.

Le théologien a relevé aussi que le pape introduit un nouveau pauvre : la terre, invitation pressante à la considérer réellement comme l’a fait saint François « notre sœur à tous » et donc à en prendre soin.

Devant la fragilité de la terre, le pape appelle à une conversion. D’ailleurs, la structure de l’encyclique est construite sur la démarche du sacrement de réconciliation indique le pr Révol, avec comme conversion l’écologie intégrale, une attitude à travailler sur le long terme.

Sens critique

Axelle Fischer, secrétaire générale d’Entraide et Fraternité, a insisté sur le fait de développer, grâce à la foi chrétienne, « notre capacité de résistance, non pas dans le sens d’une passivité ou d’un repli devant le monde et ses désordres, mais dans le sens d’une présence critique, d’une prise en charge active des problèmes du monde. La résistance comme source d’espérance dans la nécessaire transition écologique ! »

Elle a aussi souligné le sens de la mission d’Entraide et Fraternité comme organisation d’Eglise : « Il me semble qu’il est précisément dans le fait de cheminer, ensemble, vers notre Utopie de solidarité. Une solidarité pour les générations à venir comme à l’égard de nos contemporains. Utopie au sens d’utopie mobilisatrice, qui encourage à l’action »

Joachim Meeûs, étudiant engagé dans le KAP Vert, a présenté le panel d’activités et de groupes agissant sur l’écologie à l’UCLouvain, tant au niveau des étudiants que du corps académique. Il a invité chacun à se questionner sur sa manière de consommer, de s’alimenter, de se déplacer : il y a beaucoup d’habitudes illogiques a t-il-scandé, « c’est un travail quotidien à réaliser, pour moi c’est un ébranlement de ma manière de vivre, que je vis sereinement malgré tout ! »

Urgence d’agir

La table ronde entre les intervenants et le public a fait ressortir, non sans humour, que les catholiques sont habitués à s’asseoir pour réfléchir. C’est certes une bonne habitude, mais l’heure est aussi à l’action, tant au niveau personnel qu’au niveau communautaire.

Les ateliers de l’après midi ont permis d’approfondir des thématiques de justice sociale (de la mine au GSM), des démarches en paroisse, les ressources bibliques et spirituelles sur l’écologie intégrale, une réflexion éthique sur un cas concret…

Cette journée s’est avérée stimulante et appelle à vivre l’écologie intégrale dans nos communautés, qu’elles soient familiales, religieuses ou paroissiales.

Elisabeth Dehorter

Galerie photos du jour…