Depuis 2022, l’unité pastorale de Jodoigne a eu la chance de pouvoir ouvrir sept de ses dix clochers lors du passage de marches ADEPS. Xavier Gonze et le père Alexandre reviennent sur cette expérience de rencontre des marcheurs ADEPS.
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Depuis trois ans le père Alexandre Wallemacq est prêtre à Jodoigne. Xavier Gonze fait partie de l’équipe communication de l’unité pastorale de Jodoigne, il est paroissien à Lathuy.
Depuis avril 2022 et la première ouverture de l’église Saint-Médard, l’unité pastorale de Jodoigne a eu la chance de voir passer cinq marches près de ses clochers. Ce sont ainsi sept églises qui ont pu être proposées au moins une fois à la visite depuis mars 2022.
D’où vient l’idée d’ouvrir les églises aux marcheurs ADEPS ?
« Au début, je voulais carrément proposer que l’UP organise une marche ADEPS, explique le père Alexandre. Les paroissiens ont ouverts de grands yeux en disant que c’était peut-être un peu trop. Alors j’ai compris qu’il fallait être plus modeste ! »
« Au Congrès Mission de Bruxelles en mars 2022, j’ai assisté à un atelier sur l’ouverture des églises lors des marches ADEPS. Jola Mrozowska, du Vicariat du Brabant wallon, présentait le concept. » ajoute Xavier. « Nous avons expérimenté tout de suite en avril 2022 en ouvrant l’église Saint-Médard. »
Le père Alexandre ajoute : « Ce que je trouve très intéressant, c’est d’entrer en contact avec les organisateurs des marches, pour créer une amitié avec eux. Je me souviens qu’ils avaient même ajusté leur itinéraire pour passer juste devant Saint-Médard. »
Quelle est votre proposition pour les marcheurs ?
L’idée est de proposer aux marcheurs de visiter les églises car beaucoup recèlent des trésors du patrimoine. Des paroissiens se relaient durant les heures de balade pour tenir une permanence et inviter les marcheurs à entrer.
Dans certains cas, les paroissiens se sont mêmes investis pour créer des supports de présentation du patrimoine de l’église. Des panneaux, mis à disposition par le Vicariat du Brabant wallon, sont placés à l’extérieur de l’église pour interpeller les gens.
Quels en sont les fruits ?
Certaines églises reçoivent une centaine de marcheurs dans la journée. Lors de la marche qui passait par Sainte-Marie-Geest, 150 personnes sont passées par l’église. Le fait qu’un paroissien fasse partie de l’équipe organisatrice de la marche a bien sûr facilité l’organisation.
La plupart des visiteurs apprécient de découvrir l’architecture et le patrimoine présent, comme en témoignent les livres d’or placés dans les églises. Cependant d’autres vont jusqu’à une démarche spirituelle. En effet, le père Urbain a observé une très nette augmentation du nombre de bougies allumées après une marche ADEPS.
Vous avez dit « facteur chance » ?
Le facteur chance n’est pas à négliger ! L’UP a eu la chance que ces dernières années, cinq marches ADEPS proposent des itinéraires passant devant des églises. Et encore mieux, ces églises étaient placées sur les parcours courts.
En effet, il y a statistiquement beaucoup plus de marcheurs qui font les parcours de 5 et 10 km. En outre, les marcheurs sont généralement moins pressés par le temps et plus disposés à flâner.
L’intérêt architectural des églises est bien sûr un atout. « Ici dans l’unité pastorale, nous avons la chance d’avoir plus ou moins trois marches ADEPS dans l’année. Deux des villages de l’UP ont la chance d’être classés ‘Plus beaux villages de Wallonie,’ » indique Xavier.
« Pour la marche ADEPS organisée ce dimanche 27 août à Jodoigne, un paroissien a été interrogé par la RTBF et nous avons la chance d’avoir un article de la RTBF listant les églises et bâtiments ouverts à la visite sur le trajet, » annonce Xavier. Cet article va-t-il motiver plus de marcheurs à entrer visiter les églises ?
Aller plus loin ?
D’après le père Alexandre, en plus de la permanence, il serait intéressant de former les bénévoles pour qu’ils puissent faire visiter l’église et d’avoir des supports de présentation un peu plus costauds.
Mais déjà on observe que le projet se structure petit à petit depuis la première ouverture de Saint-Médard. Une habitude se met en place. Des améliorations sont apportées petit à petit ; des feuillets de présentation de l’église sont mis à jours, voire créés par des bénévoles.
Pour aller plus loin, pourquoi ne pas proposer une démarche spirituelle aux marcheurs en les invitant à déposer une intention de prière dans une urne ?
Les intentions pourraient être offertes à la messe dominicale suivante. Cela permet en outre d’associer le reste de la communauté paroissiale et pourquoi pas à susciter de nouvelles vocations de bénévoles pour tenir la permanence lors de la prochaine marche ADEPS !
Comment ouvrir une église aux marcheurs ADEPS ?
Voilà les cinq actions clés si vous souhaitez ouvrir l’église de votre paroisse lors d’une marche ADEPS :
- Regardez les prochaines marches ADEPS qui ont lieu sur votre unité pastorale et prenez contact avec les organisateurs pour connaître le parcours proposé.
- Cherchez des bénévoles pour tenir une permanence pendant au moins une partie de la journée.
- Faites l’inventaire du matériel disponible pour présenter l’église, son architecture, ses œuvres d’art… Si ce n’est pas le cas, peut-être comptez-vous parmi les paroissiens ou vos connaissances des passionnés d’art et histoire religieuse ! Sinon, l’Office du Tourisme local ou CIPAR, centre interdiocésain du Patrimoine et de l’Art Religieux pourraient être des ressources intéressantes. Investissez dans un livre d’or si ce n’est pas déjà fait.
- Contactez Jola Mrozowska (formation@bwcatho.be) pour une aide pour créer des visuels ou récupérer des panneaux annonceurs à placer à l’extérieur de l’église.
- Faites un planning des permanences et lancez-vous !
