La pépite du mois
En ce début d’année qui est le temps des bonnes résolutions, je vous propose une réflexion sur l’avenir de l’Église. Quelles sont les bonnes résolutions à prendre à son égard ?
Nous sommes obligés de changer
« La nostalgie est un immobilisme. Les chrétiens doivent se tourner résolument vers l’avenir tout en restant enracinés dans les intuitions originales du christianisme en ses débuts, et sans négliger pour autant l’apport des siècles suivants, mais en reconnaissant aussi les errements. Il y a un discernement à faire. Il y va de leur survie dans nos pays.
Si Jésus a voulu susciter une communauté de femmes et d’hommes qui vivent de sa Bonne Nouvelle et sont ainsi levain dans la pâte, il n’avait pas envisagé une institution puissante. Sans doute la chrétienté a-t-elle porté des fruits. Il ne faut donc pas la rayer de nos mémoires. Mais telle n’est plus notre étape historique. Les chrétiens sont redevenus le « petit troupeau » évoqué dans l’évangile de Luc (10,32), le « petit reste » du prophète Sophonie (3,12). Ils ont à trouver leur juste place dans cette société qui, sans le savoir sans doute, attend d’eux un « supplément d’âme » (Henri Bergson).
Dans la situation minoritaire et « diasporique » (Karl Rahner) qui est la nôtre actuellement, situation de plus en plus assumée par les chrétiens, n’en revient-on pas tout doucement aux « maisonnées », aux « Églises domestiques » des premiers siècles ? L’Église retrouve ainsi des vraies communautés, fraternelles, qui sont plus que des assemblées cultuelles. N’est-ce pas ce qu’elles peuvent apporter de plus beau au monde. « Voyez comme ils s’aiment ! » disait-on d’elles. L’amour n’est jamais inutile.
L’historien Guillaume Cuchet regrette la liquidation d’un héritage d’une richesse prodigieuse. Elle relève « d’une forme d’inconscience collective », n’hésite-t-il pas à commenter. Ne risquons pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais reconnaissons qu’il est urgent que l’on donne le bain au bébé. Il est temps non de quitter l’Église, mais de sortir des églises. Car l’Évangile est un fameux trésor à partager !»
Cet extrait est tiré du livre Église catholique : renaître ou disparaître de Charles Delhez (Ed. jésuites, Bruxelles, 2022, pp.64-65).
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Charles Delhez est jésuite (membre de la Compagnie de Jésus), et curé de la paroisse de Blocry à Ottignies-Louvain-la-Neuve. C’est à ces deux communautés qu’il dédie cet essai qui vient de paraître. Mais nous avons tous un rôle à jouer pour permettre à l’Église catholique de renaître. C’est toute la logique de la démarche synodale instaurée par le pape François. Puisse ce livre nous aider à une conversion radicale bien nécessaire en cette période de crise !
Venez emprunter ce petit livre à la Bibliothèque du Vicariat. Nous avons d’autres livres du même auteur, notamment Où allons-nous : de la modernité au transhumanisme, livre de 2018 qui s’interroge sur l’avenir non pas de l’Église mais de l’Homme.
Au plaisir de vous revoir bientôt !