Reconnaissance d’invalidité d’un mariage religieux
Pistes pour l’accompagnement des personnes divorcées ou divorcées-remariées
Ce jeudi 13 janvier, avait lieu un très intéressant échange, par Zoom, au sujet de la Procédure de reconnaissance de l’invalidité d’un mariage catholique. Les prêtres, diacres et animateurs pastoraux étaient invités à participer à cette formation, car nombreux sont-ils à rencontrer des couples qui se posent la question de la validité de leur mariage, notamment et surtout au moment où ils souhaitent entamer une nouvelle relation sous le regard de l’Église. 20 d’entre eux avaient répondu présent.
Après une introduction par Jola Mrozowska, qui a présenté l’origine de cette initiative (la journée de formation annuelle des acteurs pastoraux, en novembre 2021, sur le chapitre 8 d’Amoris Laetitia), c’est l’abbé Jean-Marc Abeloos, curé de Court-Saint-Étienne, qui a raconté quatre cas de couples en situation de séparation auxquels il a été confronté et qu’il a guidés vers une éventuelle procédure « en invalidité » (ou « en nullité », expression cependant beaucoup plus dure et ambigüe pour les personnes). Parfois, c’est dès la préparation au mariage que le célébrant peut être interpelé par l’attitude d’un des fiancés. Et avec quelle tristesse il a évoqué la séparation de ce couple pour lequel il avait des doutes, un an après le mariage… Il a signalé que son attitude envers eux est basée sur deux volontés : d’une part, l’accueil inconditionnel des personnes pour les écouter – quelle que soit leur situation ; d’autre part, la volonté de jouer le jeu des règles de l’Église, dans toutes les possibilités qu’elles permettent, et non de les contourner, cela entre autres en rappelant l’enseignement de l’Église sur le mariage – deux qualités très clairement rappelées par le Pape dans son exhortation apostolique.
Ensuite, Régine Habay, juge à l’Officialité (ou Tribunal ecclésiastique), a expliqué les grandes lignes de la procédure, et a particulièrement insisté sur la nécessité de bien comprendre quand et pour quels motifs il peut être opportun de se lancer dans la procédure. À son tour, elle a témoigné de la nécessité absolue de commencer par écouter longuement le couple ou le membre du couple qui vient à la rencontre de l’Officialité, afin de déterminer si, oui ou non, les éléments objectifs de la situation permettent d’espérer un jugement reconnaissant l’invalidité du mariage. Il s’agit bien de voir si, avant le mariage et au moment de celui-ci, certains aspects peuvent mettre en doute les capacités des époux à s’engager dans un mariage religieux. Il se peut en effet qu’il y ait eu des « défauts de construction » qui permettent, après examen par le Tribunal, de déclarer que le mariage n’a pas été contracté validement et que dès lors les personnes sont libres de se marier à l’église.
Ces éléments ont été jugés très précieux par les participants, qui pourront probablement mieux, à l’avenir, fournir des informations solides aux couples en difficulté et évaluer si un contact avec l’Officialité se justifie. Les questions qui ont suivi ont manifesté combien cette question a de l’importance pour les acteurs du terrain.
Merci, Jola ! Merci, Régine ! Merci, Jean-Marc !
Anne-Elisabeth Nève
Nota bene : La même formation sera organisée, toujours par Zoom, le jeudi 28 avril 2022.