Un message, vidéo et texte, de Mgr Hudsyn aux visiteurs et aumôniers, membres de la Pastorale de la Santé.
Mgr Hudsyn a été fort touché par tous les gestes de fraternité qui se vivent au départ des aumôneries d’hôpitaux et des équipes de visiteurs. En ce temps d’Avent, il nous adresse ce profond message qui exprime sa reconnaissance d’être aux avant-postes d’une Église en sortie et ses encouragements à chacune et chacun.
Le Verbe s’est fait frère, nous rappelle notre évêque.
Poursuivons notre belle mission de fraternité auprès des personnes isolées, malades, souffrantes, handicapées en particulier en ce temps d’Avent et de Noël !
Message de Mgr Jean-Luc Hudsyn aux visiteurs de malades et aux équipes d’aumôneries hospitalières en Brabant wallon – 8 décembre 2020
Il y a quelques jours, les responsables des visiteurs de malades et des Pôles Santé du Brabant wallon, se sont réunis en visio-conférence. Ils partageaient ce qui parvenait à se vivre avec vous, avec vos équipes malgré ce Covid qui crée tant d’obstacles à ce qui vous tient tellement à cœur comme visiteurs : le temps de la rencontre, de la proximité, du partage…
J’ai eu des échos de tout ce que vous essayez, malgré tout, de réaliser, de votre inventivité pour garder les liens, des initiatives de toutes sortes que vous prenez…
Aussi je voulais vous faire signe pour vous dire combien – comme évêque – je vous suis reconnaissant d’être ainsi comme aux avant-postes de cette Eglise en sortie que nous essayons de mieux être. Vous avez peut-être aussi mal au cœur de ne pas pouvoir franchir les portes fermées, d’entrer dans les chambres, de serrer les mains pour de vrai… Mais ce sentiment d’impuissance, c’est en fait de l’amour… et cet amour, il n’est pas perdu : il entoure nos maisons, nos villages, notre terre d’un grand manteau de tendresse. D’un grand manteau de grâce qui mystérieusement rend le monde meilleur.
Je suis en train de chercher comment rédiger mes cartes de vœux ! J’aime bien partir d’une phrase qui m’a touché durant cette année. Et je crois que j’ai trouvé !
C’est une phrase du prieur des moines de Thibrine assassinés en Algérie il y a 14 ans et maintenant béatifiés.
Christian de Chergé avait prononcé une homélie pour Noël. Il commentait le début de l’Evangile de S. Jean : « Le Verbe s’est fait chair ». Et il l’avait magnifiquement actualisé en disant : « Oui, le Verbe s’est fait frère ».
J’y pense d’autant plus que le Pape vient de publier une encyclique sur cette réalité si essentielle : la fraternité. Eh bien quand je vois tout ce que vous réalisez comme désir de proximité auprès de ceux qui ressentent surtout aujourd’hui, la solitude, la tristesse, l’abandon parfois… vous êtes les envoyés, les témoins, les précurseurs de ce Dieu « qui s’est fait frère », qui s’est fait sœur de tous ceux qui ont faim et soif de fraternité, d’amour attentionné, de bienveillance, de chaleur…
La parabole du bon samaritain nous dit que – pour ceux qui ont du mal à vivre – nous pouvons être ou bien comme un voyageur pressé et indifférent – ou bien comme ce samaritain plein de bonté, qui s’arrête, et pose des gestes tendres.
Je ne sais pas ce qui sera décidé pour Noël, si nous pourrons nous rendre à la messe. J’entendais quelqu’un dire : alors ? on va donc laisser Jésus tout seul sur l’autel ? Eh bien moi, je vois que Jésus n’est pas laissé tout seul !… Avec des personnes comme vous, qui essayez d’être attentionnées pour ceux qui sont malades et isolés, découragés, perdus – eh bien, je me dis en voyant cela qu’il est évident que Jésus n’est pas laissé tout seul… qu’avec des personnes comme vous, Il est même très bien entouré. Nous ne pourrons peut-être pas l’adorer en recevant la communion… Mais vous, humblement, vous L’adorez… vous L’adorez en esprit et en vérité, vous L’adorez en aimant ceux dont Il a dit : ce sont mes frères, ce sont mes sœurs.
Continuez ce beau service, continuez même les jours où cela peut vous coûter, malgré les obstacles que nous connaissons. Ce que vous cherchez à faire du meilleur de vous-mêmes à tous ceux-là qui vous tiennent à cœur, c’est aussi à Lui que vous le faites.
Merci de semer cette divine fraternité autour de vous. Et bonne poursuite de l’Avent à chacune et à chacun de vous.