« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout ». Sur la croix, cet amour de Jésus se manifeste comme à l’extrême.
Jusqu’au bout, il pardonne.
Jusqu’au bout, il prend soin de sa mère, de ses disciples.
Jusqu’au bout, il se fait proche du larron repenti.
Dans le discours après la Cène, à plusieurs reprises, le Christ dit : « le Père m’a aimé ». Si dans sa faiblesse, il trouve la force d’aller jusqu’au bout c’est parce qu’il se sait aimé, aimé jusqu’au bout, aimé à l’extrême. C’est ce qui le fait tenir dans l’amour : il vit de l’amour de son Père.
Bien sûr, à un certain moment sur la croix, il ne sent plus, il ne ressent plus de façon sensible cet amour. Ce n’est pas pour cela qu’il ne se tourne pas vers le Père pour l’appeler, pour lui remettre son esprit, dans la foi, dans l’espérance, dans un amour confiant qui va jusqu’au bout.
Et déjà, en cela, la résurrection est en train de s’accomplir ! Car ce qui ressuscitera, ce qui est promis à la vie pour toujours, ce qui passera à travers la mort, c’est l’amour !
Nous le savons bien, cet amour qui va jusqu’au bout nous manque parfois, souvent. Avec le temps, notre amour peut se lasser, s’affaiblir. Avec l’épreuve, notre amour peut faiblir, se reprendre. Avec l’usure du quotidien, notre amour peut s’affadir, abandonner l’autre, même les plus proches.
Devant la croix, laissons-nous pénétrer par cet amour qui nous aimera toujours, qui nous aimera jusqu’au bout.
Que le Seigneur relance et fortifie en nous ce désir qui est nôtre de suivre le Christ pour, avec lui, donner fidèlement notre vie. Qu’en communiant à Lui, aimé de lui, nous puissions avec lui suivre ce chemin divin qui seul sauve, qui seul donne la vie : le chemin d’un amour qui va jusqu’au bout.
+ Jean-Luc Hudsyn – 3 avril – Vendredi Saint – Basilique Notre-Dame de Basse-Wavre
