
L’ASBL « Les Quatre Vents » créée en 1974 accueille des familles et des personnes célibataires en attente de logement dans un lieu de vie chaleureux. Depuis 1989, l’ASBL a laissé les activités extérieures comme l’alphabétisation pour se concentrer sur l’accueil et le suivi des personnes.
Tout le monde doit être levé et prêt à 9h pour la réunion d’organisation de la journée, à l’exception de ceux qui travaillent à l’extérieur. Après le service du rangement et de la vaisselle, chacun vaque à ses occupations. Les uns préparent le repas du midi pour les personnes de la maison, les autres participent à des ateliers animés par les éducateurs, d’autres avancent dans leurs démarches administratives. Dans l’après midi les enfants reviennent de l’école, mettant de l’animation dans la cour. « Ils restent sous la responsabilité des parents », précise Vanessa une des deux assistantes sociales, « nous demandons que les plus jeunes soient au lit à 21h au plus tard ».
Bâtir un projet de vie
L’objectif de l’ASBL Les Quatre Vents, membre du réseau AMA (fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abris) est la reconstruction et l’autonomie des personnes qui se retrouvent sans logement : expulsion à cause de loyers impayés, divorce, chômage, violence conjugale, incendie. Les raisons sont très diverses. Les nouveaux arrivants ont les deux premières semaines pour s’adapter et les deux semaines suivantes pour réfléchir à leur projet. Mis par écrit, le projet est présenté et discuté avec une des deux assistantes sociales de la maison qui reçoivent les hébergés individuellement. Les huit mois suivants, les personnes réalisent leur projet.
Sébastien, 35 ans, est arrivé au mois d’août. Il a dû quitter son logement suite à une collocation qui ne se passait pas bien. Sans travail, il a trouvé rapidement cette maison d’accueil grâce au CPAS. « C’est une deuxième chance pour moi. Je me suis retrouvé sans logement suite à plusieurs mauvais choix. C’est rare de trouver un tel endroit, le cadre me permet d’être à nouveau dans le bain. C’est petit, les éducateurs sont attentifs à chacun » L’ASBL est aussi le seul lieu d’accueil en Brabant wallon à héberger des hommes célibataires, une chance pour Sébastien.
Avoir des horaires
La particularité de cette maison d’accueil est de proposer une vie communautaire. Tous les repas sont préparés par les personnes hébergées et pris ensemble. Les chambres sont privées pour les familles, et doubles pour les célibataires. La vie communautaire est un atout pour se soutenir moralement, s’encourager. « La vie ensemble est basée sur le respect. La communauté rapproche les gens et permet de se remettre en ordre. Les éducateurs sont là pour éviter les conflits, et nous devons tout faire pour éviter les disputes verbales ou physiques » résume Sébastien, ravi de l’ambiance et de la qualité des éducateurs.
Les ateliers sont organisés dans la journée par les éducateurs pour aider les personnes dans leurs démarches ou en fonction de leurs besoins ou attentes. « Nous organisons régulièrement des ateliers « réalisation d’un budget ». Ici les personnes ont très peu à dépenser, elles peuvent donc déjà économiser en vu de louer un logement à leur sortie…mais épargner cela s’apprend ! Nous animons aussi des ateliers sur les règles d’une bonne hygiène ou d’une alimentation saine », décrit – Cathy. Pour beaucoup il faut réapprendre à vivre avec des horaires (ne pas vivre la nuit mais le jour). « Pour certains c’est difficile d’être prêt à 9h, il faut alors discuter et comprendre… parfois il suffit d’acheter un réveil ! »
Quand le passé est lourd à porter, comme les violences conjugales, un suivi psychologique est proposé en dehors de l’ASBL. « L’accompagnement des personnes est au centre de notre projet. Nous faisons un bilan régulièrement à trois et six mois. L’idée c’est qu’elles fassent elles mêmes les démarches pour devenir autonomes, pour qu’elles vivent leur vie. Le suivi médical, psychologique, se fait avec des personnes externes, même chose pour la recherche de logements ou le contact avec la mutuelle » présente Cathy, l’autre assistante sociale. Les personnes repartent au bout de neuf mois pour un nouveau départ dans la vie. Il arrive parfois que le projet n’aboutisse pas, les personnes doivent alors chercher une place dans une autre maison d’accueil. Sébastien est confiant, il espère retrouver un logement et repartir d’un ‘bon pied’ dans sa vie.
Elisabeth Dehorter
Contact : Rue des Choraux, 17 – 1400 Nivelles ; tel : 067 21 70 04