Église catholique en Brabant wallon

Archidiocèse de Malines-Bruxelles (Belgique)

Église catholique en Brabant wallon

 

Consolation – La pépite du mois

Nous voilà entrés dans le carême, période qui nous met à l’épreuve mais cette souffrance, tout comme celle de Jésus sur la croix, ne peut avoir un sens qu’à la lumière de la résurrection de Pâques …

« L’au-delà de la souffrance »

« Il y a dans la lumière du jour, comme dans celle de la nuit, ce qui relie l’homme au ciel. Une quête spirituelle non pour obtenir une réponse aux « pourquoi » ou une explication aux « pour quoi », mais pour percevoir l’au-delà de la souffrance. La foi est la lumière qui assume les ténèbres.

Je ne dirai jamais que la souffrance a un sens, même à l’aune de la foi. Elle est un mystère qu’aucune croyance ne saurait justifier. Elle est insensée et la mort est un scandale. La seule réponse à lui apporter, c’est l’amour. Ca n’est pas une réponse aux « pourquoi » ou aux « pour quoi » quant à sa raison d’être ou à son but, mais c’est la seule riposte à l’épreuve elle-même. Car l’amour est le sens de la vie. Nous vivons pour aimer et être aimés. Nos bonheurs appellent l’amour pour nous conforter dans la certitude d’être aimés. Nos souffrances réclament l’amour pour nous réconforter par la certitude d’être aimé. Et d’être aimé d’un amour plus grand que nous, plus grand que tout. D’un amour inconditionnel.

A l’instant de la mort de Thaïs, puis à nouveau à celle d’Azylis, dans mon inaccessible solitude intérieure, j’ai eu le sentiment d’être rejointe au cœur de ma souffrance et gagnée par un amour inégalé. Alors que l’horizon se recouvrait du manteau du deuil et que mon cœur se déchirait, j’ai ressenti un amour infini contenir ma plaie. Et tout au fond de moi, résonnait cette consolation : « Je suis là. Et je t’aime. » Alors mon âme s’est apaisée, sans que je cesse de pleurer. »

Cet extrait est tiré du livre Consolation de Anne-Dauphine Julliand (Ed. Les Arènes, Paris, 2020, pp.175-176).

Beaucoup connaissent Anne-Delphine Julliand par son livre Deux petits pas sur le sable mouillé, qui raconte comment sa fille Thaïs est atteinte à deux ans d’une maladie mortelle. Celle-ci emportera également Azylis, la sœur cadette, des années plus tard. Nous retrouvons dans Consolation toute la délicatesse d’écriture de l’auteur qui puise dans son expérience douloureuse et en parle avec franchise, mais en même temps avec beaucoup de pudeur et de respect. C’est en soi déjà une belle leçon d’humanité. Je crois vraiment que la lecture de ce livre peut nous aider à grandir en humanité. C’est parce qu’elle a beaucoup souffert et souffre encore, mais le vit dans la paix, qu’Anne-Dauphine Julliand peut nous parler de la souffrance, de la douleur et de la consolation avec tant de justesse. Elle peut aider aussi bien ceux qui souffrent à apprivoiser leur souffrance, à ne pas en avoir honte, à oser en parler, que ceux qui désirent consoler mais ne savent pas trop comment s’y prendre, ont peur de déranger, de mal faire… Ce livre peut également encourager et éclairer le personnel soignant car au-delà des compétences scientifiques et techniques, un mot, un silence, une juste présence peut tellement aider… à vivre.

Merci à Sœur Annick pour ce beau partage de lecture !

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